Si une mère consomme trop de gluten pendant sa grossesse, elle augmente les risques de diabète chez son enfant à naître, selon une nouvelle étude publiée par le BMJ. Les chercheurs précisent que d'autres recherches sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ces résultats, avant que tout changement aux recommandations alimentaires pour les femmes enceintes puisse être justifié.
Le gluten désigne les protéines que l'on trouve notamment dans le blé, le seigle ou l'orge. Des études sur les animaux avaient déjà mis au jour l’association entre un régime sans gluten pendant la grossesse et la disparition du diabète chez les bébés.
L'apport moyen en gluten était de 13 g/jour
Forts de ce postulat, les scientifiques ont passé au crible les dossiers médicaux de 63 529 femmes enceintes entre janvier 1996 et octobre 2002. Toutes ont répertorié leurs habitudes alimentaires via des questionnaires, à partir de la 25ème semaine de grossesse.
Sur l’ensemble de la cohorte, l'apport moyen en gluten était de 13 g/jour, allant de moins de 7 g/jour à plus de 20 g/jour. Les chercheurs ont identifié par la suite 247 cas de diabète de type 1 chez les enfants des participantes.
A partir de 10 grammes de gluten par jour
C’est à partir de 10 grammes de gluten par jour que le risque de diabète de type 1 chez l'enfant à naitre augmentait proportionnellement avec l'apport en céréales de la mère pendant la grossesse. Par exemple, les enfants des femmes dont l'apport en gluten était le plus élevé (20 g/jour ou plus) par rapport à ceux dont l'apport en gluten était le plus faible (moins de 7 g/jour) présentaient le double du risque de développer un diabète de type 1 sur une période de suivi moyenne de 15,6 ans.
Les mécanismes qui pourraient expliquer cette association ne sont pour le moment pas connus, mais pourraient inclure une inflammation accrue ou une perméabilité accrue de l'intestin (ce qu'on appelle la fuite de l'intestin).
1,6 million de décès
Dans un éditorial, des chercheurs de l'Institut national de la santé et du bien-être en Finlande expliquent que des études supplémentaires sont nécessaires "pour déterminer si l'association proposée est réellement déterminée par le gluten, ou par autre chose dans les céréales ou le régime alimentaire".
En 2014, 8,5% de la population adulte mondiale (18 ans et plus) était diabétique. En 2015, le diabète a été la cause directe de 1,6 million de décès et en 2012 l'hyperglycémie avait causé 2,2 millions de décès supplémentaires. En France, le diabète touche près de 3,3 millions de personnes, soit 5% de la population (Institut de veille sanitaire ; chiffres de 2015).