Il y a un an, une étude révélait une thérapie psychologique capable de réduire la douleur des patients atteints de fibromyalgie. Une nouvelle publication démontre en quoi un médecin emphatique peut permettre, cette fois-ci, de diminuer la souffrance psychologique des malades.
La fibromyalgie est une pathologie à l’origine encore bien inconnue. Mais ce que l’on sait, c’est qu’elle provoque des douleurs chroniques, intenses, partout dans le corps. Elle s’accompagne aussi de troubles du sommeil, de fatigue extrême, et parfois d’anxiété ou de troubles de l’humeur.
Une heure par an seulement avec le médecin
Dans cette nouvelle étude, publiée dans Arthritis Care & Research, les chercheurs expliquent en quoi les malades souffrant de fibromyalgie qui consultent régulièrement un médecin sont beaucoup moins susceptibles de se suicider que les autres.
Selon Lindsey McKernan, professeur adjointe de psychiatrie et de sciences du comportement au Vanderbilt University Medical Center (Tennessee, Etats-Unis), les patients qui n’ont pas tenté de mettre fin à leurs jours voyaient un médecin en moyenne cinquante heures par an. Ceux qui ont tenté de se suicider ne le voyaient qu’une heure en moyenne par an. "Ils ont peut-être eu un seul rendez-vous, alors que cette maladie, la fibromyalgie, demande beaucoup de temps. Cela demande beaucoup d’engagement", analyse la chercheuse.
Une piste pour améliorer les soins
Aujourd’hui, on ne peut rarement guérir de la fibromyalgie. Il faut le plus souvent apprendre à vivre avec. D’où le poids qui repose sur les épaules du patient, comme des professionnels de santé. Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont examiné des données électroniques de santé, recueillies de 1998 à 2017. Sur 8879 personnes malades, 34 tentatives de suicide ont été recensées, et 96 cas de pensées suicidaires. Ils ont ensuite convertis le montant de factures basées sur le temps de consultation en minutes passées face au médecin.
Cette étude ouvre la voie à de nouvelles pistes de soins. "Peut-être pouvons-nous connecter ces malades à un prestataire de soins ambulatoires ou à d’autres pour améliorer leurs soins et réduire le risque de suicide. Nous pourrions également voir des patients à risque établir des relations significatives avec un médecin, qu’ils peuvent contacter en temps de crise", affirme Colin Walsh, l’un des auteurs principaux de l’étude.