L’amélioration des taux de survie des leucémies aiguës lymphoblastiques a été spectaculaire chez les enfants, mais elle reste moins importante chez les adolescents et les jeunes adultes. Pour remédier à cette disparité, le National Cancer Institute (NCI) a créé une désignation spéciale pour cette population particulière : les "Adolescent and Young Adult" (AYA) et promeut des recherches pour déterminer pourquoi ces malades ont souvent de moins bons résultats en matière de leucémie aiguë.
Comme les recherches précédentes l'avaient indiqué, dans une de ces études, il apparaît nettement que les enfants atteints de LAL ont une survie sans rechute supérieure à celle des adolescents et des jeunes adultes.
Cinq ans après le diagnostic, 74% des enfants n’ont pas rechuté ou ne sont pas décédés, contre 29% des plus jeunes AYA (15 à 21 ans) et 32% des plus âgés (22-39 ans). Les résultats sont publiés dans Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention.
Un registre des leucémies aiguës lymphoblastiques
Les chercheurs ont rassemblé une cohorte rétrospective de tous les malades diagnostiqués avec une leucémie aiguë lymphoblastique entre 1 et 39 ans et traités à City of Hope entre 1990 et 2010, un centre de traitement du cancer désigné par le NCI.
Au total, 91 malades sont des enfants âgés de 1 à 14 ans et 93 sont des AYA (15 à 39 ans). Les chercheurs ont analysé des variables telles que la démographie, le statut d'assurance, la participation du malade à un essai clinique, la durée du traitement, mais aussi si les patients ont été traités avec des schémas "d'inspiration pédiatrique" ou "d'inspiration adulte".
En effet, la question de savoir si les adolescents et les jeunes adultes, souffrant d’une leucémie aiguë lymphoblastique, sont traités davantage comme des patients pédiatriques ou comme des adultes est souvent simplement déterminée par l'hôpital dans lequel ils reçoivent leur traitement.
Des résultats supplémentaires
Quarante-huit pour cent des AYA ont une rechute pendant leur traitement, contre 17% des enfants. Parmi ces patients, les facteurs prédictifs de rechute les plus forts sont la race (les patients non-blancs sont deux fois plus susceptibles de rechuter) et la participation à un essai clinique (ceux qui n’ont pas été inclus sont 2,6 fois plus à risque de rechute).
Après la fin du traitement, 47% des AYA ont une rechute, contre 13% des enfants. Parmi ces patients, le facteur le plus important est la durée du traitement, à la fois dans les phases de consolidation et de maintenance. Pour chaque mois de traitement d'entretien supplémentaire, le risque de rechute est inférieur de 30%.
Mieux étudier les adolescents et les jeunes adultes
Cette étude démontre que les adolescents et les jeunes adultes devraient être encouragés à participer à des essais cliniques adaptés à leur âge au diagnostic de LAL. Idéalement, un patient AYA chez qui on a diagnostiqué une LAL devrait être informé de la disponibilité d'un essai clinique le concernant, que ce soit à l'hôpital où il doit d'abord être soigné ou dans un autre centre.
En effet, la participation à des essais cliniques confère de multiples avantages, non seulement parce que le traitement testé peut être meilleur, mais aussi parce qu’il s’agit d’une approche plus rigoureuse et ajustée en fonction de marqueurs précis.