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Couverture vaccinale

Vaccination obligatoire : elle progresse surtout parce que le ministère de la Santé s’engage

Par Dr Philippe Montereau

La vaccination des enfants progresse depuis le début de l’année en France, mais pas seulement à cause de l’obligation vaccinale, instaurée le 1er janvier 2018. La mobilisation des pouvoirs publics est probablement très importante.

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Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination obligatoire des enfants est passée de 3 à 11 vaccins. Parallèlement, Santé publique France a observé, durant la période janvier-mai 2018, une augmentation de la couverture vaccinale des enfants. Mais cette augmentation survient avant même l’entrée en application de la loi et concerne des vaccins qui sont au-delà des 11 vaccins obligatoires.

Cette amélioration serait le résultat direct des effets de la mobilisation des pouvoirs publics pour rappeler l’importance de la vaccination. Une mobilisation que tous les acteurs de la santé attendaient pour lutter contre les officines de désinformation sur la vaccination.

La voix des pouvoirs publiques a du poids

En effet, les pouvoirs publics et leurs partenaires se sont mobilisés bien amont de la promulgation de la loi élargissant les vaccinations obligatoires de la petite enfance. Ils ont largement communiqué pour rappeler aux professionnels de santé, ainsi qu’aux parents, les bénéfices individuels et collectifs de la vaccination. Ils ont enfin fait leur travail sur ce domaine crucial pour la santé et couvert le bruit parasite de la désinformation.

Des chiffres très intéressants

En regardant les premiers mois de 2018, Santé Publique France constate une augmentation de la couverture vaccinale de + 5,6 % pour le vaccin contre les infections à méningocoques C (recommandée à 12 mois) : la vaccination est passée de 56,8 % à 62,4 % en un an. Dans le contexte de l’épidémie de rougeole qui a sévi durant cette période (2779 cas de rougeole et 3 décès depuis novembre 2017), on observe une augmentation de la couverture vaccinale de + 2,6 % pour la première dose de vaccin rougeole-oreillons-rubéole (recommandée à 12 mois) : elle est passée de 72,41 % à 75,0 %.
Parallèlement, on observe une hausse du rattrapage de la vaccination contre les méningocoques C avec un gain de couverture entre janvier et mai 2018 de 1,4 % pour les personnes âgées de 2 à 5 ans en 2017, passée de 70,8% à 72,2%, ainsi qu’une hausse de la vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV), avec un gain de couverture entre janvier et mai 2018 de 6,2 % pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans en 2017.

La tendance se confirme après l’entrée en vigueur de la loi

Des premières données concernant la vaccination obligatoire des enfants nés en 2018 sont disponibles : elles concernent la vaccination contre l’hépatite B. Parmi les nourrissons nés en mai 2018, 97,8 % ont reçu leur première vaccination (en utilisant les vaccins hexavalents incluant l’hépatite B), contre 92,3 % en mai 2017, soit une augmentation de + 5,5 %. Cette observation confirmerait le bénéfice de la vaccination obligatoire pour améliorer la couverture vaccinale contre l’hépatite B.
Ces premiers résultats encourageants sur l’impact de la vaccination obligatoire seront complétés en 2019 à l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination qui se déroulera du 22 au 28 avril 2019.

Les pouvoirs publics vont rester mobilisés dans leur mission d’information sur les vaccinations avec, entre autre, Vaccination-info-service.fr, le site dédié qui apporte des informations pratiques et scientifiquement validées pour répondre aux questions du public, comme des professionnels de santé.

Selon l'OMS, la vaccination est l’une des 3 actions de santé publique, avec l’amélioration de l’alimentation et de l’hygiène, qui a eu le plus d’impact sur l’espérance de vie dans le monde.