ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Un vaccin prometteur pour les patients atteints d’un cancer HER2-positif

Immunothérapie

Un vaccin prometteur pour les patients atteints d’un cancer HER2-positif

Par Charlotte Arce

Présenté lors de la quatrième conférence internationale sur l'immunothérapie du cancer, l’essai clinique d’un vaccin a montré des résultats particulièrement prometteurs dans le traitement des cancers HER2 positifs métastasiques.

Catalin Rusnac/iStock

Un essai clinique de phase 1 "prometteur". C’est ainsi qu’ont été présentées les recherches menées sur un nouveau traitement anti-cancer lors de la quatrième conférence internationale CRI-CIMT-EATI-AACR sur l’immunothérapie du cancer qui se déroule actuellement à New York, aux États-Unis.

Pour la première fois, des chercheurs sont parvenus à stimuler le système immunitaire de patients atteints d’un cancer HER2-positif.

Des cancers plus agressifs

Aussi connu sous le nom du gène ErbB2, le HER2 signifie "human epidermal growth factor receptor 2", c’est-à-dire récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain. Il est l’un des biomarqueurs du cancer les plus prometteurs découverts ces dernières années. En effet, une surexpression du gène HER2 est associée à un grand volume de cancers et est souvent associée à une croissance tumorale agressive. À ce jour, un certain nombre de médicaments anticancéreux ont été conçus pour inhiber directement le HER2.

La nouveauté de ce vaccin est qu’il produit un agent d'immunothérapie qui utilise la protéine comme biomarqueur afin de diriger le système immunitaire contre les tumeurs. "L'immunothérapie rassemble la spécificité exquise du système immunitaire pour détruire le cancer, et certains types peuvent avoir potentiellement moins d'effets secondaires que la chimiothérapie traditionnelle", a déclaré le Dr Jay A. Berzofsky, chef de la Direction des vaccins au Center for Cancer Research, au National Cancer Institute et au National Institutes of Health de Bethesda dans le Maryland. "Nous utilisons une approche vaccinale pour générer une réponse immunitaire à HER2, qui se trouve à des niveaux élevés sur plusieurs types de cancer, y compris les cancers du sein, de l'ovaire, du poumon, colorectal et gastro-oesophagien, et qui favorise leur croissance."

Lors de l’essai clinique de phase 1, 17 patients ont reçu une dose de vaccin personnalisé, réalisé à partir de leurs propres cellules immunitaires (cellules dendritiques) isolées dans leur sang et qui ont été génétiquement modifiées en laboratoire avec un adénovirus pour qu’elles produisent des parties de la protéine HER2.

Un bénéfice clinique dans 54% des cas

Le vaccin a été injecté aux patients aux semaines 0, 4, 8, 16 et 24 après leur participation à l'étude. 6 patients ont reçu la dose la plus faible du vaccin, c’est-à-dire 5 millions de cellules dendritiques par injection. Aucun bénéfice n’a alors été observé.

En revanche, parmi les 11 patients ayant reçu soit 10 millions ou 20 millions de cellules dendritiques par injection, un bénéfice clinique a été observé pour 6 d’entre eux (54%). Ainsi, une patiente atteinte d'un cancer de l'ovaire a eu une réponse complète qui a duré 89 semaines, un patient présentant un cancer gastro-oesophagien a lui eu une réponse partielle qui a duré 16 semaines et 4 patients (2 ayant un cancer du côlon, un cancer de la prostate et un cancer de l'ovaire) se sont stabilisés.

"Nos résultats suggèrent que nous avons ici un vaccin très prometteur pour les cancers surexprimant le gène HER2", se réjouit le Dr Berzofsky. "Nous espérons qu'un jour le vaccin fournira une nouvelle option de traitement pour les patients atteints de ces cancers."

Des essais supplémentaires devraient prochainement être lancés. Désormais, l’équipe du Dr Berzofsky veut étendre "la proportion de personnes qui bénéficient d'un traitement avec le vaccin en le combinant à un traitement par inhibiteur de point de contrôle".

Consultez notre ouvrage vidéo numérique,

seule une création de compte est requise pour y accéder.