L'Association européenne de psychiatrie (EPA) vient de démontrer que l'exercice physique est un traitement efficace pour traiter les troubles mentaux majeurs et qu'il devrait constituer un élément central du traitement. Sur la base d'une méta-analyse, les résultats indiquent que des séries d’exercices physiques structurés devraient être ajoutées aux médicaments et à la psychothérapie standard. On parle ici de patients souffrant de dépression, de schizophrénie ou de troubles bipolaires.
Trois fois par semaine pendant au moins 150 minutes
Pour être efficace, l'exercice aérobique (marcher, courir, faire de la bicyclette, nager, danser, patiner, sauter à la corde…) doit être pratiqué deux à trois fois par semaine pendant au moins 150 minutes. Idéalement, il doit être couplé avec des exercices de résistance (squat, pompe, gainage). Dans ces conditions, les malades ont de plus grandes chances de voir leurs symptômes psychiatriques diminuer, mais aussi de renforcer leur santé cardiovasculaire.
L'aspect physique est ici important, car la santé des personnes souffrant de troubles psychiatriques est globalement moins bonne que la normale. L’espérance de vie de ces malades peut diminuer de 20 ans, notamment à cause du diabète ou de maladies cardiovasculaires.
Risques cardiométaboliques
"Nous apportons des preuves convaincantes qu'il est maintenant temps que les interventions professionnelles en matière d'activité physique quittent la sphère des soins de santé pour devenir une composante essentielle du traitement des troubles de santé mentale", affirme le directeur de l’étude Brendon Stubbs. "Des interventions qui modifient les risques cardiométaboliques sont clairement nécessaires et devraient être recommandées le plus tôt possible, comme partie intégrante d'un plan de traitement multimodal", ajoute un co-auteur de la recherche.
L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) estime que les troubles dépressifs représentent le 1er facteur de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial. Ainsi, on compte plus de 300 millions de personnes souffrant de dépression dans le monde, un chiffre en augmentation de plus de 18% par rapport à 2005.
Environ 600 000 personnes seraient schizophrènes en France
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie. 7,5% des 15-85 ans auraient vécu un épisode dépressif, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes (source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4% chez l’enfant et à 14% chez l’adolescent.
En France, environ 600 000 personnes seraient schizophrènes. La moitié des malades a déjà fait au moins une tentative de suicide. La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique appartenant à la classe des troubles psychotiques, qui apparaît généralement au début de l'âge adulte (entre environ 15 et 30 ans). Comme les autres psychoses, la schizophrénie se manifeste par une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c'est-à-dire que la personne qui en souffre n'a pas conscience de sa maladie (en tout cas pendant les périodes aiguës).
Le trouble bipolaire classique touche environ de 0,4% à 1,6% de la population adulte en France dans toutes les catégories sociales, soit environ 600 000 personnes. En incluant les types II ou III, on obtient des chiffres nettement plus élevés, pouvant aller jusqu’à 7% de la population en incluant tout le "spectre" bipolaire, c’est-à-dire tous les troubles apparentés.