Les hormones thyroïdiennes ne doivent pas être systématiques pour traiter les problèmes de thyroide, selon une nouvelle recherche publiée dans le JAMA. Les scientifiques se sont penchés sur des patients atteints d'hypothyroïdie, c’est-à-dire l’incapacité de la glande thyroïde à produire suffisamment d'hormones thyroïdiennes. Son dysfonctionnement retentit sur les grandes fonctions physiologiques de l’organisme, et ses manifestations cliniques sont très atténuées ou pratiquement inexistantes (donc "subclinique", NDLR).
Qualité de vie générale
Les hormones thyroïdiennes sont très importantes, car elles régulent le métabolisme des cellules de notre corps, contrôlent l’énergie musculaire et la température du corps, modifient l'humeur, agissent sur le rythme cardiaque et la motricité du tube digestif, ont un rôle dans l’utilisation et la transformation des glucides, des lipides et des protides issus de l'alimentation, et participent à la croissance et au développement du corps chez l’enfant.
Pour trouver un traitement à ces problèmes de santé, 2192 adultes ont été randomisés. Après la médication, l'hormonothérapie thyroïdienne a été associée à une baisse de la valeur moyenne de la thyrotropine (hormone sécrétée par la glande hypophyse) comparativement au placebo, mais n'a pas été associée à des bienfaits sur la qualité de vie générale ou des symptômes liés à l’hypothyroïdie.
3 à 10 femmes atteintes d’hypothyroïdie pour 1 homme
"Chez les adultes présentant une hypothyroïdie subclinique, l'hormonothérapie thyroïdienne n'était pas associée à une amélioration de la qualité de vie générale ou des symptômes liés à la thyroïde. Ces résultats n'appuient pas l'utilisation systématique de l'hormonothérapie thyroïdienne chez les adultes atteints d'hypothyroïdie subclinique", concluent donc les chercheurs.
Les soucis de thyroide touchent très inéquitablement les sexes. On compte 8 femmes atteintes d’hyperthyroïdie pour 1 homme, et de 3 à 10 femmes atteintes d’hypothyroïdie pour 1 homme. L’hypothyroïdie touche plus souvent les femmes de plus de 50 ans. On estime qu'environ 5% de la population féminine en France en est atteinte.