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Congrès européen de diabétologie

Diabète : un pancréas artificiel hybride s'avère plus efficace que la pompe à insuline

Dans le diabète de type 1, assez bien contrôlé sous pompe, le pancréas artificiel démontre en vie réelle une amélioration du contrôle de la glycémie et une réduction des hypoglycémies. Le rêve devient réalité.

Diabète : un pancréas artificiel hybride s'avère plus efficace que la pompe à insuline Shidlovski/istock




Dans le diabète de type 1 mal contrôlé, l'utilisation jour et nuit d'un pancréas artificiel hybride (boucle fermée) marche mieux qu’une pompe à insuline optimisée avec un capteur de le glycémie en continu.

Dans une étude randomisée sur 12 semaines en vie réelle, l'utilisation du pancréas artificiel hybride jour et nuit améliore le contrôle glycémique tout en réduisant le risque d'hypoglycémie. Ce bénéfice est obtenu tant chez les adultes, que chez les adolescents et les enfants atteints de diabète de type 1. Le bénéfice s’exrime par rapport à une pompe à insuline conventionnelle ou à une pompe optimisée par capteur de la glycémie en continu.

L’étude réalisée par de l’Université de Cambridge, et financée par la fondation JDRF, a été présentée lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD) à Berlin et est publiée dans la revue The Lancet.

Une amélioration technologique

Dans le contrôle du diabète de type 1, la pompe à insuline pilotée par le malade en fonction des ses repas, de ses efforts et muni d’un capteur de la glycémie en continu est le traitement de référence. Dans un tel système, c’est le diabétique porteur de l’appareil qui est responsable de toutes les décisions relatives au dosage de l’insuline.

Le pancréas artificiel (ou système d'administration d'insuline en boucle fermée) pousse la technologie à un niveau supérieur en intégrant la surveillance continue du glucose directement dans la pompe à insuline via un algorithme informatique qui automatise l'administration de l'insuline.

Les pancréas artificiels hybrides sont caractérisés par la coexistence d'une administration automatisée d'insuline (via l'algorithme) et d'une administration d'insuline déclenchée par l'utilisateur, par exemple en fournissant des doses d’insuline à l'heure du repas.

Douze semaines d’étude en vie réelle

Dans l’étude sur 12 semaines en vie réelle, 86 diabétiques de type 1 (44 hommes et 42 femmes) à partir de 6 ans (adultes, adolescents et enfants), déjà traités avec une pompe à insuline et avec un contrôle suboptimal de la glycémie (hémoglobine glyquée HbA1c comprise entre 7,5% à 10%), ont été tirés au sort puis répartis selon 2 stratégies : soit recevant un pancréas artificiel hybride (46 patients), soit une pompe optimisée par un capteur de la glycémie en continu (40 patients).

La formation à la pompe à insuline et à la surveillance continue de la glycémie s'est déroulée sur une période de rodage de 4 semaines au cours de l'étude.

Amélioration du temps passé dans la cible

La proportion de temps pendant laquelle la glycémie était dans la plage-cible (entre 3,9 et 10,0 mmol/l) était significativement plus élevée dans le groupe à boucle fermée (65%) par rapport au groupe témoin (54%). Dans le groupe pancréas artificiel, l'hémoglobine glyquée était parallèlement réduite de 8,3% à 8,0% après la formation et à 7,4% à la fin des 12 semaines de l'étude. Dans le groupe témoin sous pompe à insuline optimisée, ces valeurs étaient respectivement de 8,2%, 7,8% et 7,7%.

Les réductions des taux d'HbA1c, qui matérialisent l’équilibre glycémique moyen, étaient significativement plus importantes dans le groupe pancréas artificiel hybride par rapport à la pompe à insuline optimisée.

Réduction des accidents de la glycémie

Par ailleurs, ce meilleur contrôle du diabète avec le pancréas artificiel ne s’accompagne pas d’une majoration du risque d’hypoglycémies et de malaise : le temps passé avec une glycémie inférieure à 3,9 mmol/l est inférieur à 12 minutes en moyenne dans le groupe pancréas artificiel. Il en est de même pour le risque d’hyperglycémie : le temps passé au-dessus de 10,0 mmol/L est 2 heures et 24 minutes, soit plus bas avec le pancréas artificiel qu’avec la pompe. Il n’y a pas eu d’hypoglycémie sévère mais, un épisode d’acidocétose diabétique s’est produit dans le groupe pancréas artificiel en raison d’un échec de la perfusion.

Enfin, cette amélioration du contrôle glycémique sur les 24 heures en vie réelle avec le pancréas artificiel hybride n’est pas responsable d’une augmentation des doses d’insulines journalières. La dose quotidienne totale d'insuline n’est pas différente entre les 2 techniques et les modifications de poids corporel ne différent pas significativement entre les groupes.

Cette étude de grande taille menée sur 12 semaines s’ajoute à d’autres études et démontre que le pancréas artificiel est capable d’améliorer en vie réelle le contrôle de la maladie et de réduire les effets secondaires du traitement chez les personnes atteintes de diabète de type 1. Elle confirme que cette technologie est mature et prête à être utilisée dans la vie de tous les jours. Le rêve devient réalité. Le premier pancréas artificiel est disponible aux Etats-Unis et arrive en France très prochainement.

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