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Fédération hospitalière de France

La FHF remet en cause la liberté d'installation des médecins

Par Bruno Martrette

Pour le délégué général de la FHF, la saturation des urgences serait liée aux déserts médicaux. Une remise en cause de la liberté d'installation des médecins libéraux s'impose.

WITT/SIPA
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La liberté d'installation des médecins libéraux bientôt remise en cause ? C'est en tout cas la proposition faite hier par Gérard Vincent, le délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF) pour lutter contre les déserts médicaux. Un problème qui d'après lui serait la cause directe de la saturation des urgences.


La FHF a en effet présenté mardi 21 mai la nouvelle édition du baromètre « Les Français et l'hôpital ». Parmi les principales raisons invoquées pour se rendre aux urgences, les Français citent d'abord « la garantie d'être hospitalisé en urgence si nécessaire » (76%), puis le côté « plus pratique car les examens complémentaires sont réalisés de suite »(59%), devant la difficulté à trouver un médecin de garde la nuit et/ou le week-end (43%). Mais ce recours non contrôlé aux urgences entraîne une saturation des services, un problème chronique pour les urgentistes depuis de nombreuses années.

Evoquant justement cet engorgement des urgences, Gérard Vincent a estimé que le problème se décomposait en trois étapes.

Il a évoqué en amont, le « vrai problème » de la liberté de l'installation des médecins et de la participation des médecins libéraux à la permanence des soins en ville. Mais le responsable de la FHF a également pointé le manque récurrent de maisons médicales de garde dans les régions qui entraîne souvent, selon lui, un afflux de patients trop important en cours de journée au sein du service d'urgence. Et en aval, la gestion du placement des patients et des admissions en soins de suite et réadaptation (SSR) parfois inadaptée.

Les pouvoirs publics sont « tétanisés » à l'idée de remettre en question la liberté d'installation, a-t-il insisté en et revendiquant le rôle de la « mouche du coche » de la FHF sur cette problématique.


Enfin, pour Gérard Vincent, l'enquête montre l'attachement des Français à l'accessibilité de l'hôpital, y compris d'un point de vue géographique, ce qui relance la question du devenir des hôpitaux de proximité et plaide pour le maintien de leurs lits de médecine.

« Les Français ont besoin d'être sécurisés, il faut relier ça à la problématique des déserts médicaux, qui est largement entretenue (...). Les Français ont peur de ne pas avoir de médecin à proximité et le fait qu'il y ait un hôpital pas très loin, même s'il est petit, ça les rassure, a-t-il observé, insistant toutefois sur la nécessité d'assurer la qualité dans les établissements ».

Il a plaidé ainsi pour « le développement d'une stratégie de groupe entre hôpitaux publics pour aider les plus petits établissements à maintenir une offre sur le territoire, et pour que les hôpitaux puissent ouvrir des maisons de santé pluridisciplinaires composées de libéraux et/ou de salariés ».