Le petit risque de cancer associé aux scanners passés pendant l'enfance et l'adolescence est confirmé. C'est ce que révèle la plus grande étude de population menée à ce jour sur l'exposition aux irradiations médicales.
L'étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) et menée par le Pr John Mathews de l'université de Melbourne a comparé les taux d'incidence de cancer chez des patients ayant été exposés à des scanners entre 0 et 19 ans par rapport à d'autres non exposés au même âge. Les données sont issues de l'organisme Medicare australien. La cohorte a inclus 10,9 millions de personnes dont 680.211 exposées à des scanners plus d'un an avant un diagnostic de cancer.
Ainsi, fin 2007, alors que 3.150 personnes du groupe exposé et 57.524 du groupe non exposé avaient un diagnostic de cancer, le taux d'incidence était 24% plus élevé dans le groupe exposé après ajustement pour l'âge, le sexe et l'année de naissance. Le risque était par ailleurs augmenté de 16% pour chaque examen supplémentaire.
Pour les tumeurs cérébrales, bien que l'incidence dans le groupe exposé diminuait avec le temps écoulé depuis la première exposition, l'incidence de ces tumeurs était toujours significativement augmentée plus de 15 ans après l'exposition. Le risque le plus élevé a été vu chez les enfants de moins de 5 ans et diminuait avec le temps.
Enfin, l'excès de risque tous cancers confondus demeure statistiquement significatif dans le groupe de patients exposés à un âge plus élevé (15-19 ans). Et sur les tumeurs solides autres que cérébrales, l'augmentation du risque était plus élevée chez les filles que chez les garçons (23% versus 14%). Les auteurs de l'étude recommandent dès lors aux médecins « de bien peser les bénéfices et les risques pour justifier un scanner ».
Une précédente recherche menée au Royaume-Uni en 2012 avait déjà démontré ce risque. Rappelons néanmoins que de grands progrès ont été réalisés, les scanners de dernière génération sont beaucoup plus performants et deux fois moins ionisants que leurs aînés. Enfin, d'autres possibiliités pour remplacer le scanner existent, l'IRM ou, suivant les situations, l'échographie qui ne délivrent pas de rayons ionisants ou de rayons X.