En mai dernier, le gouvernement s’est engagé à généraliser le dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus qui touche 3 000 femmes et provoque 1 100 décès chaque année en France. Actuellement, 40% des femmes n'ont pas effectué de dépistage pourtant recommandé tous les trois ans, pour celles âgées de 25 à 65 ans.
Une technique qui permet un meilleur dépistage
Pour l’instant, la prévention de ce cancer repose principalement sur le frottis, une technique permettant de prélever des cellules du col de l’utérus pour les analyser. Elle se compose également d'un traitement des lésions précancéreuses et sur la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV, virus sexuellement transmissibles qui causent des cancers).
En 2017, l’Institut national du cancer (INCa) ainsi que la Société française de colposcopie et pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) ont émis de nouvelles recommandations en matière de dépistage. Actuellement, le frottis standard ne révèle pas toujours de pathologie alors que dans 30% des cas, des lésions préancéreuses auraient pu être détectées chez les femmes de plus de 30 ans par un test viral HPV. Un test qu'ils souhaitent faire rembourser par l'Assurance maladie.
35 euros non remboursés
"Dix-huit mois après leur publication, l'Assurance-maladie n'a pas pris en compte les nouvelles recommandations dans les remboursements, écartant la majeure partie des femmes de notre pays d'un dépistage optimal", déplorent les spécialistes. Jugé "indispensable", le test HPV reste à la charge des patientes pour un coût de 35 euros. "Si elles n'ont pas d'argent elles ne peuvent pas se le payer, ce n'est pas normal", constate amèrement le Dr Bernard Huynh gynécologue-obstétricien, trésorier de la SFCPCV.
Pour l’heure, le test HPV n’est remboursé que dans le cas où des anomalies auraient été repérées et que ce test complémentaire devient nécessaire. Avec ces nouvelles recommandations, l'Institut national du Cancer et la SFCPCV souhaitent généraliser le remboursement du test HPV pour un dépistage optimal du cancer du col de l'utérus. "Cette absence de mise à jour du remboursement empêche les plus défavorisées d'accéder au progrès", conclut le Dr Huynh.