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QUESTION D'ACTU

Dépistage du cancer

Un test sanguin pouvant détecter tous les cancers pourrait bientôt être disponible

Des chercheurs britanniques ont développé un test sanguin universel permettant de détecter la présence d’un cancer chez un patient sans pour autant distinguer duquel il s’agit. Ils ont associé leur technologie à un partenaire industriel français afin de permettre sa commercialisation.

Un test sanguin pouvant détecter tous les cancers pourrait bientôt être disponible Gab13/iStock




En 2014, des chercheurs américains avaient présenté des résultats préliminaires intéressants dans leur recherche de dépistage des huit cancers les plus fréquents grâce à une prise de sang. Cette fois, les chercheurs britanniques de l’Université de Bradford sont allés encore plus loin et ont mis au point un test sanguin universel qui pourrait devenir le premier outil de dépistage du cancer. Leurs résultats ont été publiés dans le journal FASEB BioAdvances.

L’ADN des globules blancs visé

Le principe de ce dépistage est de mesurer les dommages causés à l’ADN des cellules des globules blancs en les soumettant à différentes intensités de rayons ultraviolets. Ces dommages forment alors une "queue de comète" de morceaux d’ADN qui sont tirés vers l’extrémité positive d’un champ électrique. Plus la queue est longue, plus l’ADN est endommagé, ce qui indique la présence d’un cancer.

Cette approche est intéressante dans la perspective du traitement car elle peut intervenir à un stade très précoce, où la tumeur ne mesure que quelques millimètres. Or, plus le diagnostic d'un cancer est précoce, moins il a fait de lésions sur les tissus environnants, plus les chances de guérison sont élevées et moins le traitement est lourd et pénible.

Il y a 4 ans, premières découvertes

Il y a quatre ans, déjà, les chercheurs de l’Université de Bradford ont identifié les échantillons de trois types de cancers différents, y compris chez certains patients n’ayant pas encore été diagnostiqués, avec un taux de réussite de 93%. Cependant, lors de leurs deux derniers essais cliniques qui portaient sur 700 échantillons de sang de patients atteints d’un cancer, principalement colorectal et de la prostate, ils ont été incapables de les distinguer des patients en bonne santé dans 60 cas.

Afin d’obtenir un meilleur taux de réussite, les chercheurs britanniques ont associé leur technologie innovante à la société française IMSTAR et son lecteur d’analyse de cellules par diapositive, Pathfinder. Entièrement automatisé, il permet de créer un test puissant et robuste de détection précoce appelé TumorScan.

Un nouveau système pour un meilleur dépistage

"Je suis maintenant convaincu que, si nous utilisions le puissant système IMSTAR pour examiner des milliers de cellules sur tous les échantillons des essais, nous aurions une augmentation significative de la prévisibilité globale par rapport aux 93% de l'étude originale de 2014", explique la professeure Diana Anderson.

Grâce à l'analyse minimum de 2 000 cellules par diapositive, contre 100 aux maximum pour les chercheurs en 2014, le système a pu séparer les individus atteints d’un cancer de ceux en bonne santé.

Vers une commercialisation ?

"Ce test est différent des autres tests universels de cancer en cours de développement, car il ne recherche pas de biomarqueur ni de mutation spécifique. Il s'agit d'un test générique du cancer chez un individu, quel que soit le mécanisme sous-jacent à l'origine de son cancer", poursuit la chercheuse.

IMSTAR se félicite également de cette association avec la technologie développée par l’Université de Bradford et espère pouvoir bientôt commercialiser ce dépistage. "Pour mettre sur le marché un test sanguin universel pour le cancer, il doit remplir un certain nombre de critères, notamment une sensibilité et une spécificité élevées et être entièrement automatisé. Les résultats des tests doivent être disponibles en 24 heures et à un coût abordable. Nous pensons que la combinaison de l'innovation de Bradford et de l'expertise unique d'IMSTAR a montré que TumorScan peut répondre à ces exigences", conclut le Dr Françoise Soussaline, présidente d’IMSTAR. Le vice-président d'IMSTAR, le Dr Michel Soussaline, a confirmé que la société s'emploie à travailler pour une commercialisation de ce test de dépistage.

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