La radiothérapie après chirurgie du sein n’aggrave pas de façon excessive les suites opératoires et les effets sur la santé deux ans après, contrairement à ce que l’on pensait. C’est le résultat d’une nouvelle étude, publiée dans The Lancet.
"Nous avons évalué les effets de la radiothérapie post-mastectomie sur la qualité de vie des femmes atteintes d'un cancer du sein", expliquent les chercheurs. Dans un premier groupe, des femmes âgées de 18 ans ou plus atteintes d'un cancer du sein qui avaient subi une mastectomie et, si les ganglions étaient positifs, un curage axillaire, ont suivi une radiothérapie. Dans un deuxième groupe témoin, des patientes dans la même situation n’ont pas eu de radiothérapie.
Effets secondaires au niveau de la paroi thoracique
Suite à cette répartition, les scientifiques ont évalué quelles malades avaient les meilleures chances de survivre à leur cancer 10 ans après. Ils se sont aussi penchés sur la fatigue, la forme physique, les effets secondaires au niveau de la paroie thoracique, de l'épaule et du bras, l'image corporelle, l'anxiété, la dépression et la qualité de vie globale des membres de la cohorte.
Deux ans après, les symptômes de la paroie thoracique étaient plus importants dans le groupe radiothérapie. Cependant, une amélioration a été observée à un et deux ans dans les deux groupes. Aucune différence n'a été observée entre les groupes en ce qui concerne les effets secondaires au niveau du bras et de l'épaule, l'image corporelle, la fatigue, la qualité de vie globale, la forme physique, l'anxiété ou la dépression.
Octobre Rose est toujours d'actualité
"La radiothérapie post-mastectomie a entraîné des symptômes plus localisés (paroie thoracique) jusqu'à deux ans après la post-randomisation que l'absence de radiothérapie, mais la différence entre les groupes était faible", concluent les chercheurs.
Avec environ 54 062 nouvelles personnes touchées chaque année, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins. Moins de 10% des cancers du sein surviennent avant 40 ans. L’incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans. Ceci, associé au fait que la densité de la glande mammaire est moins importante à cet âge, justifie le choix de la tranche d’âge de 50 à 74 ans retenue pour le dépistage organisé. Après avoir doublé entre 1980 et 2005, l'incidence semble désormais en phase de stabilisation, ce qui n'empêche pas la mobilisation associative Octobre Rose d'être toujours d'actualité.
Symptômes, dépistage, traitements, innovations médicales… PourquoiDocteur fait le point avec le Dr Mahasti Saghatchian, cancérologue à l’Hôpital Américain de Paris, dans l'émission "Questions aux experts".