« Ce sera le prochain scandale sanitaire ». Gilles Bonnefond ne mâche pas ses mots. Le , président de l’Uspo (1), un syndicat de pharmaciens, s’inquiète de la surconsommation des médicaments vétérinaires et en particulier des antibiotiques. Car il s’agit de plus de mille tonnes par an, deux fois plus qu’en médecine humaine. Selon lui, le risque est de voir se transmettre à l’homme des germes multirésistants, ce qui est déjà arrivé aux Etats-Unis avec le staphylocoque doré.
Et Gilles Bonnefond de dénoncer un conflit d’intérêt majeur : les vétérinaires sont en partie rémunérés sur les produits qu’ils prescrivent et qu’ils vendent. De plus, les contrôles sont effectués essentiellement dans les officines, alors que moins de 5% des médicaments vétérinaires sont dispensés en pharmacie. L’Uspo vient d’écrire une lettre au ministre de la Santé ainsi qu’au ministre de l’Agriculture.
Au niveau européen, le Parlement demande aux Etats de l’Union de mettre fin aux pratiques de couplage vente-prescriptions par la même personne. En France, un plan de lutte pour réduire les risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire a été lancé en 2011 par le ministère de l’Agriculture.
Ecouter Gilles Bonnefond, président de l'Uspo: « Il y a des mésuages avec les antibiotiques mais aussi avec d'autres médicaments ».
(1) Union des syndicats de pharmaciens d'officine