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Arrêts maladie

Le Medef veut pister les médecins «gros prescripteurs» d'arrêts maladie

Par Johanna Hébert

Les médecins qui prescrivent beaucoup d’arrêts maladie, et les salariés qui en ont à répétition sont la cible du patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux. Selon lui, il faut augmenter les contrôles afin de réduire le coût des indemnisations de l’Assurance maladie.

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Dans un entretien paru dans le Figaro, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bezieux propose des mesures pour maîtriser les dépenses liées aux arrêts maladie. Un rapport d’étape sur la hausse de ces arrêts, et donc à leurs indemnisations, doit paraitre à la fin du mois d’octobre.

Selon le patron du Medef, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) doit avant tout renforcer les contrôles sur les médecins "gros prescripteurs" et sur les salariés concernés par des arrêts maladie courts et répétitifs. "On ne réglera pas le problème par une simple mesure budgétaire, ni en accusant les entreprises de mettre trop de pression sur leurs employés, les médecins de prescrire des arrêts injustifiés ou encore les salariés de profiter indûment du système", explique ainsi le patron du Medef.

Un contrôle après quatre arrêts

Geoffroy Roux de Bézieux fixe la limite à quatre arrêts prescrits. À partir de ce nombre un contrôle devrait être systématique du médecin, mais aussi du salarié. Le patron du Medef souhaite aussi que l’Assurance maladie renforce les contrôles liés aux obligations des assurés, comme l’envoi de l’arrêt maladie sous 48h à l’employeur.

Côté médecins, Geoffroy Roux de Bézieux préconise "un parcours de prescription unique". C’est à dire que le médecin traitant serait le seul à pouvoir prescrire un arrêt, en dehors de toute hospitalisation. Il plaide aussi pour des durées d’arrêts maladie utilisées comme référence par la Haute autorité de santé (HAS), afin d’enrayer les disparités selon les régions.

Plus de souplesse pour les entreprises

Pour les employeurs, le patron du Medef a aussi des mesures en tête. Parmi elles, accompagner les entreprises avec un nombre "atypique" d’arrêts de travail et faire de la prévention sur la désinsertion professionnelle. Cela, tout en promouvant des alternatives aux arrêts maladie, comme par exemple le temps partiel thérapeutique. Ces mesures sont proposées alors que le gouvernement veut s’attaquer aux arrêts de travail courts. Bien qu'ils soient de plus en plus longs.

Cet été, il a envisagé de ne plus rembourser une partie des arrêts maladie courts et de transférer partiellement la dépense aux entreprises. Une piste finalement écartée. Pour l’année prochaine, 200 millions d’euros d’économies sont attendus sur le budget de la Sécurité sociale. Pour y arriver, Geoffroy Roux de Bezieux affirme que l’effort devra être "collectif".