Régulièrement, de nouvelles études sur les effets du cannabis font surface. Tantôt elles présentent une plante médicale efficace, par exemple pour lutter contre l’épilepsie ou pour limiter les douleurs chroniques chez les seniors, et tantôt une drogue décrite comme facteur aggravant ou déclencheur de certaines maladies.
Une étude sur 5 ans
Une nouvelle étude, menée sur cinq ans aux États-Unis, est venue apporter sa pierre à l’édifice. Celle-ci penche pour un effet négatif du cannabis puisque selon elle, la consommation de marijuana augmente les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les jeunes.
L’étude, présentée à l’occasion de la troisième journée du World Stroke Congress à Montréal, a examiné les statistiques hospitalières américaines de 2010 à 2014. Elle a étudié un total de 2,3 millions d’hospitalisations chez des personnes ayant consommé de la marijuana à des fins récréatives. Sur ce total, 32 231 patients, soit 1,4%, ont eu un AVC.
Plus d’AVC chez les fumeurs alors que le nombre global d’AVC reste stable
Au cours des cinq années étudiées, le taux d'accidents vasculaires cérébraux de tous types chez les consommateurs de marijuana est passé de 1,3% à 1,5%. Au cours de la même période, le nombre d’accidents vasculaires cérébraux chez tous les patients est resté stable.
Les chercheurs concluent que ces tendances croissantes en matière d'accident vasculaire cérébral chez les consommateurs de marijuana "justifient de nouvelles études prospectives pour évaluer l'association cannabis-AVC dans la légalisation de l'utilisation à des fins récréatives". Les chercheurs ont souligné dans leur étude que la marijuana "a un lien potentiel avec l'AVC en raison des effets cérébrovasculaires des cannabinoïdes".
Les jeunes survivants d’un AVC ont plus de risque de récidive
Un pourcentage important d’AVC, estimé entre 8 et 21%, concerne les adultes de moins de 45 ans. Une étude canadienne a tenté de déterminer quel était le risque de récidive chez ces jeunes patients ne présentant aucune complication après leur premier AVC.
Cette analyse de plus de 26 000 jeunes survivants d’AVC a montré que ces patients présentaient sept fois plus de risques d'avoir une complication indésirable un an après leur premier accident vasculaire cérébral, contre seulement deux fois plus que chez les patients plus âgés. Après prise en compte des autres facteurs de risque vasculaires, les risques à long terme sont restés presque trois fois supérieurs.
Un besoin de prévention pour réduire le risque
"Cette étude nous montre que même les jeunes patients ayant subi un AVC restent exposés à un risque important d'événements indésirables, tels qu'un autre AVC, le décès ou le besoin de soins de longue durée", a déclaré le Dr Jodi Edwards, auteur principal de l’étude. "Ceci est important car il souligne le besoin de lignes directrices et de stratégies de prévention à long terme afin de réduire le risque d'accident vasculaire cérébral chez les jeunes patients victimes d'un AVC", conclut-il.