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Psychobiologie

Chez les femmes, la longueur des doigts déterminerait l'orientation sexuelle

Une étude britannique suggère que l’orientation sexuelle chez les femmes pourrait être influencée par le niveau d’exposition prénatale à la testostérone. Explications.

Chez les femmes, la longueur des doigts déterminerait l'orientation sexuelle efetova / istock




Quel rapport entre la longueur des doigts et l’orientation sexuelle ? Posée ainsi, la question semble loufoque. Des chercheurs en psychologie de l’université d’Essex (Royaume-Uni) viennent pourtant de montrer l’existence probable d’un tel lien. Leurs travaux, parus dans Archives of Sexual Behavior, suggèrent que l’orientation sexuelle des femmes pourrait être en partie affaire de… testostérone.

La clé du mystère réside dans l’indice de Manning. Défini comme le rapport de longueur entre l’index et l’annulaire, ce ratio est considéré comme un marqueur de l’exposition prénatale aux hormones masculines. Plus un fœtus est exposé à la testostérone lors des premières semaines de son développement, plus il tend à avoir un indice de Manning faible (index plus court que l’annulaire). Pour faire simple, on parle d’indice "masculinisé" (faible) ou "féminisé" (élevé).

Fais voir tes doigts

Dans cette étude, les chercheurs se sont penchés sur l’orientation sexuelle de jumeaux. Plus précisément les psychologues ont sélectionné des jumeaux – 14 couples d’hommes et 18 de femmes – dont l’un était hétérosexuel et l’autre non. L’hypothèse sous-jacente était la suivante : si l’exposition prénatale aux androgènes joue un rôle dans l’orientation sexuelle à l’âge adulte, l’indice de Manning doit différer au sein des fratries.

Et c’est bien ce que les mesures ont montré, du moins chez les femmes. En tendance, les 18 jumelles hétérosexuelles de l’expérience avaient un indice de Manning plus "féminisé" que leurs sœurs homosexuelles (15 d’entre elles) ou bisexuelles (les 3 autres). Une différence ténue, au point qu’elle n’était significative… que pour la main gauche. Chez les hommes, rien de tel n’a d’ailleurs pu être mis en évidence.

Pas trop le choix

Pris isolément, ce type d’étude sur de très faibles effectifs n’a pas grande valeur. Mais elle vient corroborer les résultats de précédentes recherches analogues sur l’orientation sexuelle, y compris chez des jumelles (Hall & Love, 2003).

"Les recherches suggèrent que notre sexualité est déterminée in utero et dépend de la quantité d’androgènes à laquelle nos corps sont exposés ou de la façon dont nos corps réagissent à ces hormones", estime la psychologue Tuesday Watts, qui a mené l’expérience. "Les individus exposés à un plus haut niveau de testostérone ont plus souvent tendance à être homosexuels ou bisexuels."

Une dernière remarque : les effets mesurés sur l’indice de Manning expriment des différences statistiques et de faible ampleur. Inutile de fixer les doigts de quiconque pour essayer d’y lire ses préférences : ce serait voué à l’échec !

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