Ingérer des cerveaux d'écureuil ? Très peu pour vous ! Si cette pratique culinaire peut surprendre, elle constitue cependant une tradition courante dans certains pays, comme dans l'état du Kentucky, aux États-Unis. Mais elle ne serait pas risque, alertent des chercheurs américains du Rochester Regional Health (New York) qui ont présenté leurs travaux pendant l'IDWeek 2018, à San Francisco début octobre.
Les scientifiques ont évoqué le cas d'un chasseur âgé de 61 ans qui, en 2015, a consommé des cerveaux d'écureuil. Quelques temps après, l'homme a développé des troubles psychiatriques avec des symptômes de psychose, de schizophrénie et de déclin cognitif.
Cinq mois plus tard, l'homme est décédé de ce que les médecins ont détecté comme la Maladie de Creutz-feldt-Jakob (vMCJ), une variante distincte de l'encéphalopathie spongiforme bovine (EST), plus connue sous le surnom de "maladie de la vache folle". Cette pathologie très rare forme des prions, des fragments de protéines anormaux qui infiltrent le cerveau et détruisent le système nerveux.
3 cas de MCJ depuis 2013 aux États-Unis
D'après les chercheurs et les chercheuses, trois cas sur cinq de MCJ ont été inscrits dans le registre de l'hôpital Rochester depuis 2013. Les scientifiques supputent qu'une autre patiente atteinte de MCJ a été infectée par un prélèvement de sang effectué dans le cadre d'une intervention chirurgicale gynécologique.
Depuis une vingtaine d'années, la science a confirmé le danger pour le cerveau humain de consommer des cerveaux d'écureuil. Dans le cas du chasseur, la certitude d'une corrélation entre l'ingestion de cerveaux d'écureuil et de contraction de la MCJ n'a pas pu être établie à 100% par les médecins.
Les membres de la famille du patient ont toutefois confirmé qu'il avait bel et bien consommé des cerveaux d'écureuil. Les médecins du Rochester Regional Health tentent actuellement d'obtenir la permission d'examiner le tissu cérébral du chasseur afin de déterminer avec précision si un cas de MCJ, et donc de formation de prions, a bien été à l'origine de sa destruction.