« Nous sommes le pays européens dans lequel les femmes enceintes sont le plus nombreuses à fumer, alors même que l'on sait l'impact que cela peut avoir sur les bébés ». C'est les propos tenus par la ministre de la Santé, Marisol Touraine mercredi 22 mai sur RTL. Une affirmation qui repose sur la dernière enquête menée à ce jour sur le sujet.
Selon les chiffres 2013 de l'enquête nationale sur la consommation de substances psychoactives, 24% des femmes enceintes déclarent fumer quotidiennement. C'est deux fois plus que la moyenne européenne. La plupart de nos pays voisins affichent en effet des prévalences entre 10 et 15%. « Ce phénomène est pourtant la suite logique de l'épidémie de tabac », a expliqué sur France Info le Pr Bertand Dautzenberg, président de l'Office de prévention du tabagisme. A lui de rajouter qu'il faut faire de la prévention auprès des femmes dès leur plus jeune âge. « C'est en rendant les jeunes adolescentes dépendantes, que les femmes vont être enceintes en étant fumeuses. Leur enfant, devenu adolescent, aura plus de risques d'être à son tour dépendant au tabagisme, le risque se perpétue de génération en génération », confiait-il.
Un point de vue également partagé par la ministre Marisol Touraine, « il s’agit de mettre en place des politiques qui nous permettent de faire en sorte que les jeunes, parfois les très jeunes, ne commencent pas à fumer », concluait-elle.
Pourtant, les risques du tabagisme pendant la grossesse sont connus et liés essentiellement au monoxyde de carbone dégagé par le tabac, particulièrement nocif pour le bébé. Le résultat, deux fois plus d'enfants morts nés pour les femmes enceintes qui ont fumé, et deux fois plus de morts subites du nourrisson. Mais arrêter de fumer durant le premier trimestre de grossesse, et même avant, supprime quasiment ces risques de surmortalité.