L’anxiété, le stress, la fatigue ou la dépression peuvent être atténués grâce à certains aliments. Leurs apports en fibre, en magnésium, en oméga-3 ou encore en protéines sont excellents pour notre santé. Pourtant, il faut faire attention aux raccourcis parfois trop rapides. Oui, une bonne alimentation va de paire avec une bonne santé, mais choisir les bons aliments ne signifie pas automatiquement que l’on va aller mieux. Petit décryptage de quelques raccourcis.
Manger bio permet d’éviter certains cancers
En 2014, nous avons publié les résultats d’une étude faite sur 9 ans selon laquelle consommer des aliments bio pour éviter le cancer n’est pas efficace. Pourtant, cette corrélation est souvent faite, et parfois confirmée par des études faisant naître un certain fantasme.
Récemment, une étude française, réalisée auprès de 70 000 personnes, montre que les gros consommateurs d’aliments bio auraient un risque moindre de développer certains cancers. Si l’étude précise bien que cela doit être confirmé, elle laisse passer l’idée que le bio pourrait bien empêcher l’apparition de certains cancers.
Le nombre de facteurs qui interviennent dans le déclenchement d’un cancer sont tels qu’il est impossible de prouver un lien de causalité direct entre manger bio et être protégé du cancer. Les auteurs de l’étude expliquent ainsi que la population qui se nourrit de produits bio est également une population qui a les revenus les plus élevés, fume moins et qui a un indice de masse corporelle plus faible. L’attention globale portée à la santé chez les personnes qui consomment bio est donc élevée et pourrait davantage expliquer pourquoi elles sont moins touchées par l'apparition de cancers.
Manger des tomates permet d’éviter le cancer de la peau et de la prostate
Une étude de 2014 a conclu qu’un régime riche en tomates pourrait diminuer significativement le risque pour les hommes de développer le cancer de la prostate. Une autre étude, plus récente, a constaté que manger des tomates réduit le risque de cancer de la peau.
Ces deux études ont des limites qui rendent leurs conclusions impossibles à affirmer avec certitude, comme le précise les auteurs. La première étude n’est qu’une étude d’observation, insuffisante pour conclure à un lien de causalité. Quant à la deuxième étude, elle a été menée sur des souris génétiquement modifiées, plus à risque de développer un cancer de la peau. Si les conclusions apportent des éléments intéressants, tout reste à prouver pour conclure que cela peut se retrouver chez l’Homme.
Le brocolis protège du diabète
Plusieurs études ont montré que le brocolis contient un antioxydant pouvant lutter contre le diabète de type 2. Cet antioxydant, le sulforaphane, a alors prouvé une efficacité redoutable dans le traitement de cette maladie sans les effets secondaires gênant des traitements classiques à base de metformine.
L’intérêt présenté par cet antioxydant est évidemment une avancée certaine mais là encore, les auteurs mettent en garde contre un raccourci trop rapide. Oui, les brocolis pourraient aider contre cette maladie mais non, manger des brocolis ne permet par de protéger du diabète. Une myriade de facteurs doivent être pris en compte avant de pouvoir faire une telle affirmation.