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Mois sans tabac : les chiffres dramatiques du tabagisme chez les femmes

A l'occasion de la troisième édition du mois sans tabac, Santé Publique France publie des chiffres dramatiques du tabagisme en France. Le nombre de décès attribuables au tabagisme y a été multiplié par deux chez les femmes entre 2002 et 2015.

Mois sans tabac : les chiffres dramatiques du tabagisme chez les femmes istock / Ljupco.




Depuis les années 70, le nombre de fumeuses ne cesse d’augmenter en France. Aujourd’hui, 24% des femmes de 15 à 75 ans fument quotidiennement, contre 30% des hommes*. "Alors qu’il a été constaté entre 2016 et 2017 une chute très importante du tabagisme quotidien avec un million de fumeurs en moins, cette baisse n’a pas été homogène. En particulier, le tabagisme n’a pas diminué chez les femmes de 45-54 ans, à la différence de toutes a les autres tranches d’âge", alerte François Bourdillon, directeur général chez Santé publique France, à l'occasion du troisième mois sans tabac.

Le nombre de décès multiplé par deux 

Les conséquences sanitaires sont dramatiques. Selon le dernier BEH, le nombre de décès attribuables au tabagisme a été multiplié par deux chez les femmes entre 2002 et 2015. Sur la même période, la mortalité par cancer du poumon et BPCO (une maladie pulmonaire, NDLR) a augmenté respectivement de 71% et 3% chez les femmes, alors qu’elle a diminué de 15% et 21% chez les hommes.

Dans la même dynamique, la fréquence des nouveaux cas de cancer du poumon a augmenté de 72% chez les femmes entre 2002 et 2012, tandis qu’elle est restée stable chez les hommes. Concernant les BPCO, le nombre de patients hospitalisés a doublé entre 2002 et 2015 chez les femmes, et augmenté de "seulement" 30% chez les hommes. Pour l’infarctus du myocarde, l’incidence a augmenté de 50% entre 2002 et 2015 chez les femmes de moins de 65 ans, contre 16% chez les hommes.

Une communication spécifique ?

"Chez les femmes, la dynamique de l’évolution récente des pathologies liées au tabac est préoccupante. Faut-il pour autant une communication spécifique ?", s’interroge François Bourdillon. "L’ accompagnement vers l’arrêt porté par Tabac-Info-Service et les professionnels de santé pourrait comporter des spécificités", poursuit-il.

D’autant plus que le tabac menace aussi la santé des enfants à naître. 16,9% des femmes fument toujours au troisième mois de grossesse. Les facteurs associés au risque de fumer durant cette période critique sont essentiellement un plus faible niveau d’études, des revenus plus bas et l’âge (moins de 30 ans).

Le tabac est pourtant terriblement nocif pour le bébé de la femme enceinte. Plus l'on fume, plus ces problèmes sont fréquents :
• Grossesse extra-utérines.
Fausses couches spontanées.
• Saignement vaginal.
• Mauvaise position du placenta, décollement prématuré du placenta, hématome rétroplacentaire.
• Rupture prématurée des membranes et accouchement prématuré.
• Retard de croissance in utéro avec un poids de naissance moyen plus faible du bébé (les enfants nés de fumeuses pèsent 200 grammes de moins que les enfants nés de non fumeuses).
• Augmentation des complications à l'accouchement pour le bébé et pour la maman.
• Augmentation du risque du Syndrome Mort Subite du Nourrisson (multiplié par 3).
• Diminution de production de lait maternel et passage de la nicotine dans le lait maternel.

*Chiffres de 2017. 

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