Garder un teint hâlé toute l’année grâce aux cabines de bronzage n’est pas une pratique sans risque pour la peau. Cette Américaine de 34 ans en a fait l’expérience. Après avoir passé plus d’une décennie sous les rayons UV des cabines de bronzage, Carrie Doles, qui réside à Chicago, a développé un grave cancer de la peau à l’âge de 26 ans. Elle raconte son histoire dans le Daily Mail.
"À l’époque de l’université, j'allais bronzer tous les jours", raconte la jeune femme, qui précise qu’elle ne prenait pas garde à protéger sa peau avant ces bains de soleil artificiels. "J’étais jeune et je pensais que je n’avais pas besoin de prendre soin de ma peau. Je mettais de l’écran SPF 15 ou n’importe quel type de crème hydratante."
Un carcinome basocellulaire
En 2010, alors qu’elle est âgée de 26 ans, Carrie Doles remarque qu’une croûte de la taille d’une mine de crayon est apparue au niveau de sa tempe gauche. Celle-ci tombait régulièrement, avant de réapparaître. Au bout de six mois, la jeune femme décide de consulter un dermatologue, qui lui diagnostique après une biopsie un carcinome basocellulaire, un type de cancer de la peau sans mélanome qui se manifeste par l’apparition d’une petite papule, très ferme, indolore, translucide et non pigmentée - ce qu’avait Carrie Doles avait au niveau de la tempe gauche. La grosseur peut augmenter et devenir croûteuse, saigner ou se transformer en ulcère indolore.
Quelques semaines après que le diagnostic fut tombé, la jeune femme a été opérée pour retirer le carcinome . Six interventions ont été nécessaires pour enlever les cellules cancéreuses. La chirurgie lui a alors laissé un trou de plusieurs centimètres de diamètre sur le côté du visage. Constatant l’absence de signaux nerveux, les médecins ont programmé une intervention avec un chirurgien plasticien le lendemain pour recoudre le trou. "J'ai dû rentrer chez moi, nettoyer et soigner moi-même ma plaie ouverte. Je ne pouvais rien manger à cause de la chirurgie le matin et je ne pouvais pas prendre d'antidouleur", raconte Carrie Doles.
Une perte irréversible des terminaisons nerveuses
Mais son calvaire ne s’est pas terminé pour autant, puisque son cancer a réapparu en 2014. Elle a de nouveau été opérée à deux reprises, mais les interventions n’ont pas permis de réparer totalement les dommages nerveux. "On m'a dit cette fois que le retour des nerfs pourrait prendre environ un an."
"J'ai encore une légère paralysie du côté gauche. La zone de cicatrice est super sensible. Je ne peux exercer aucune pression ni laisser personne le toucher. Mon œil pleure toujours constamment. De temps en temps, j’ai de terribles maux de tête. J’ai l’impression d’être frappée par la foudre à cet endroit. Je ne peux toujours pas lever mon sourcil gauche."
Un risque de cancer "avéré" selon l’Anses
Désormais, la jeune femme prend grand soin de sa peau et a définitivement arrêté les cabines de bronzage. "Je porte toujours une crème indice 30 la journée avant de me maquiller, même en hiver. Je ne m’expose plus au soleil et si je suis dehors, je pore un chapeau à large bord et je recherche l’ombre autant que possible. J’utilise également une crème hydratante tous les jours et tous les soirs." Elle fait aussi de la prévention dans les écoles pour informer les jeunes femmes sur la dangerosité des cabines UV.
Encore autorisées en France, les cabines de bronzage pourraient prochainement disparaître. Le 10 octobre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a réclamé leur interdiction pour risque de cancer "avéré". L’agence demande aux pouvoirs publics de tout mettre en vigueur pour faire cesser l’exposition de la population aux UV artificiels. "On recommande l'arrêt de l'activité liée au bronzage artificiel, et aussi l'arrêt de la vente d'appareils délivrant des UV à visée esthétique, notamment aux particuliers", explique ainsi Olivier Merckel, chef de l'unité d'évaluation des risques aux agents physiques à l’Anses.