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Mois sans tabac

La cigarette électronique est-elle efficace pour arrêter de fumer ? L’AP-HP lance une étude nationale

Par Mathilde Debry

L’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris lance une grande étude pour évaluer si la cigarette électronique est vraiment efficace pour arrêter de fumer. 

Neydtstock / istock

Alors que le mois sans tabac vient de commencer, l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris en profite pour annoncer qu’elle lance une grande étude pour évaluer si la cigarette électronique est vraiment efficace pour arrêter de fumer. Baptisée ECSMOKE, la recherche sera randomisée, nationale, multicentrique est financée par les autorités de santé.

Plus précisément, il s’agira d’évaluer et comparer l’efficacité des cigarettes électroniques par rapport à un médicament, la varénicline, dans l’arrêt du tabac. L’objectif est d’inclure un minimum de 650 personnes fumant au moins 10 cigarettes par jour, âgées de 18 à 70 ans et souhaitant arrêter de fumer.

11 centres hospitaliers

Elles pourront se rendre dans un des 11 centres hospitaliers ou dans le dispensaire partenaires répartis dans 12 villes en France : Angers, Caen, Clamart, Clermont-Ferrand, La Rochelle, Lille, Lyon, Nancy, Nîmes, Paris, Poitiers et Villejuif. Les participants seront suivis durant 6 mois après l’arrêt du tabac. 

Les participants seront répartis (tirage au sort en double-aveugle) dans trois groupes :
1/ groupe placebo : comprimés placebo + liquides sans nicotine.
2/ groupe nicotine : comprimés placebo + liquides avec nicotine (12 mg/ml).
3/groupe varénicline : comprimés de varénicline + liquides sans nicotine.

Critère principal de jugement

L’arrêt du tabac devra survenir dans les 7 à 15 jours suivant le démarrage de l’étude pour le participant. Une consultation de tabacologie aura lieu avant le démarrage du traitement puis six visites seront programmées. L’évaluation du sevrage tabagique se fera à travers des examens cliniques, biologiques et par des questionnaires. Les participants qui seraient amenés à rechuter feront toujours partie de l’étude et seront suivis de la même manière. Le critère principal de jugement est le taux d’abstinence tabagique continu au cours des quatre dernières semaines d’une période de traitement de trois mois. Les résultats seront attendus environ quatre ans après le début de l’expérience.

Vapoter quotidiennement doublerait le risque d'avoir un infarctus

En France, on estime à environ 1,7 million le nombre d’utilisateurs quotidiens de cigarette électronique, mais ce produit n’est pas considéré comme une aide officielle au sevrage tabagique. De récentes études ont d’ailleurs démontré que si la cigarette électronique est toujours préférable au tabac, elle peut aussi être dangereuse pour la santé. Vapoter quotidiennement doublerait le risque d'avoir un infarctus, endommagerait les vaisseaux sanguins et augmenterait les risques de cancers.

Malgré une forte de baisse du nombre de fumeurs l’année dernière, le tabac est toujours responsable de73 000 morts par an en France. "Alors qu’il a été constaté entre 2016 et 2017 une chute très importante du tabagisme quotidien avec un million de fumeurs en moins, cette baisse n’a pas été homogène. En particulier, le tabagisme n’a pas diminué chez les femmes de 45-54 ans, à la différence de toutes a les autres tranches d’âge", alertait tout récemment François Bourdillon, directeur général chez Santé publique France.