Touchant environ un Français sur dix, le trouble de stress post-traumatique (TSPT), aussi connu sous le nom de syndrome de stress post-traumatique, désigne un ensemble de réactions survenant chez des personnes ayant vécu un événement traumatisant. Parce qu’elles ont vu leur intégrité physique ou psychologique menacée ou atteintes, les victimes d’attentats, de torture, de viol, d’accident grave, d’agression ou encore les anciens combattants sont particulièrement touchés par cet état.
Symptômes du stress post-traumatique
Les principaux symptômes du stress post-traumatique sont les troubles du sommeil (insomnies, cauchemars), la dépression, le sentiment d’irritabilité, de détresse, de peur intense, de colère, parfois les violences ou les conduites pathologiques (addictions).
Revivant encore et encore le traumatisme qu’ils ont subi, les victimes de stress post-traumatique peinent souvent à se reconstruire et à continuer à vivre comme avant. La plupart des médicaments utilisés par les médecins pour traiter les TSPT sont aveugles et ciblent tous les neurones du cerveau. Les thérapies comportementales ont montré leur efficacité pour réduire les symptômes, mais de nombreux patients rechutent encore. Une découverte pourrait toutefois les aider à guérir définitivement : celle d’une zone du cerveau impliquée dans l’inhibition de la peur.
Le rôle-clé du noyau réuniens
Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications, une équipe de chercheurs de la Texas A & M University expliquent avoir découvert que le noyau réuniens, située dans une petite région du cerveau appelée thalamus, contrôlait la réaction à la peur chez le rat. Jusqu’ici, les scientifiques pensaient que le noyau réuniens agissait principalement comme une voie par laquelle l’information sensorielle se rend de la périphérie du cerveau au cortex, la partie responsable de la réalisation d’une pensée complexe.
"C’est intéressant parce que nous savons que le cortex préfrontal joue un rôle de régulation des émotions, ce qui a suscité beaucoup d’intérêt", explique Stephen Maren, professeur distingué en sciences psychologiques et cérébrales à la Texas A & M University, et auteur principal de l’étude. "Ainsi, cette recherche fondamentale, qui identifie cette projection particulière du cortex pré-frontal au noyau réuniens du thalamus, nous oriente vers des parties du cerveau qui sont importantes pour la fonction inhibitrice de la peur, qui pourraient constituer un moyen de mettre au point de nouveaux médicaments, thérapies et médicaments."
Neurones dans le cortex pré-frontal
Pour cette étude portant sur des rongeurs, l’équipe dirigée par le Pr Maren a suivi l’activité neuronale de rats exposés à des scénarios suscitant la peur. Ils ont commencé par associer cinq sons audibles à des décharges électriques légères qu’ils transmettaient aux pieds des rongeurs. Cela a déclenché la peur des rongeurs et créé une réponse pavlovienne en eux. Par la suite, les chercheurs ont exposé progressivement les rongeurs aux cinq sons pendant de longues périodes.
Grâce à une approche pharmacologique, ils ont inactivé le noyau réuniens et ont découvert que les rats étaient alors incapables de supprimer leur sentiment peur. Ils ont ensuite utilisé une stratégie pharmacogénétique ciblée pour réduire sélectivement au silence les neurones dans le cortex pré-frontal se projetant vers le noyau réuniens. Cela a eu aussi pour conséquence d’empêcher les rats de supprimer leur peur.
En identifiant l'implication de ce circuit cérébral spécifique dans l'inhibition de la peur, les chercheurs espère désormais créer des traitements plus ciblés, qui fonctionnent mieux et plus longtemps pour les troubles psychiatriques tels que le stress post-traumatique.