Quand on s’attaque à sa salle de bain, on ne lésine généralement pas sur le ménage et les produits désinfectants. Sols, lavabos, étagères, glaces, vitres… tout y passe. Pourtant, un endroit échappe systématique à notre vigilance : le pommeau de douche. Et grand mal nous en fasse, selon une nouvelle étude, publiée dans mBio.
Vapeur d’eau
Bien qu’il ne soit qu’en contact avec l’eau, le pommeau de douche retient et accumule, avec le temps, des mycobactéries responsables, entre autres, du développement d’infections pulmonaires parfois mortelles (maladie pulmonaire à mycobactéries non tuberculeuses (MNT). Les pommeaux de douches abritent souvent "des communautés mycobactériennes abondantes dont la composition varie selon l'emplacement géographique, la chimie de l'eau et la source d'eau", indiquent les chercheurs. C’est la vapeur d’eau qui fait voyager les bactéries du pommeau de douche jusqu’aux poumons.
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont analysé l'année dernière l’ADN de plus de 650 pommes de douche utilisée aux États-Unis et dans 13 pays européens. Un séquençage ADN a permis de déterminer quelles espèces de bactéries étaient les plus abondantes.
Pommes de douche en plastique
Les chercheurs ont constaté que les mycobactéries mortelles étaient plus souvent présentes dans les douches des ménages américains citadins que chez les Européens. Curieusement, les ménages dont l'eau était traitée avec des désinfectants chlorés présentaient un nombre particulièrement élevé de mycobactéries.
"Il y a un monde microbien fascinant qui prospère dans votre pomme de douche et vous pouvez y être exposé chaque fois que vous vous lavez", a déclaré le directeur de la recherche Noah Fierer. "Ce genre de recherche nous aide à comprendre comment le traitement de l'eau et les matériaux de notre plomberie peuvent changer la composition de ces communautés microbiennes", ajoute-t-il. Son équipe a ainsi trouvé plus de mycobactéries dans les pommes de douche en métal que dans les pommes de douche en plastique.