Des chercheurs auraient trouvé une alternative au vaccin contre la grippe. Leur étude potentiellement révolutionnaire, publiée dans la revue Science, indique qu’un gène peut combattre 59 souches du virus de la grippe.
Le vaccin n’est jamais efficace à 100%
Comme le virus de la grippe mute sans arrêt, le vaccin n’est jamais efficace à 100%, et de ce fait boudé par beaucoup trop de Français. "Le virus de la grippe mute en permanence, de manière parfaitement aléatoire", explique Bruno Lina, professeur de virologie à l’Université Lyon 1 et Chef de Service chez Hospices Civils de Lyon. "Certains virus mutés échappent à la réponse immunitaire, et peuvent ainsi infecter des personnes qui ont déjà eu la grippe. En ce sens, même s’il est ajusté chaque année, le vaccin contre la maladie ne peut pas être efficace à 100%".
Selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire, deux virus de la grippe différents se sont ainsi succédés l'année dernière : le "virus A(H1N1) pdm09" et le "virus B Lignage Yamagata". Le vaccin a été efficace contre le premier, mais pas contre le deuxième. Résultat : le nombre de consultations pour syndrome grippal pendant l’épidémie a été estimé à près de 2,4 millions, avec une surmortalité importante (17 000 décès).
Anticorps
En cherchant d’autres moyens de combattre la grippe, des scientifiques ont découvert que des personnes produisaient naturellement des anticorps capables de lutter contre diverses souches du virus. Ils ont alors crée un gène à même de fabriquer ces anticorps, puis l’ont injecté dans un virus inoffensif, que les scientifiques ont diffusé dans le nez de souris. Soixante souches du virus de la grippe ont ensuite été inoculés aux animaux, et seule une souche sur les 59 n’a pas été maîtrisée par les anticorps.
"L'anticorps multidomaine MD3606 protège les souris contre les infections grippales A et B lorsqu'il est administré par voie intraveineuse", concluent les chercheurs. "Nos résultats démontrent que les anticorps multidomaines présentent une réactivité croisée et une activité virale accrues. Ils peuvent constituer une stratégie efficace pour prévenir l'infection par le virus de la grippe et d'autres agents pathogènes très variables", ajoutent-ils.