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Asthme

Asthme: le cycle menstruel peut aggraver les crises

Par Melanie Gomez

Une étude américaine montre que des femmes asthmatiques voient les symptomes s'aggraver au moment de leur cycle menstruel. Notamment des femmes en surpoids.

Federico Gambarini

Les pics de pollution, l’abondance des graminées peuvent déclencher des crises d’asthme aigües. Et le cycle menstruel pourrait favoriser l’aggravation de la maladie de façon ponctuelle chez certaines femmes asthmatiques chroniques.  Un phénomène connu des médecins depuis plusieurs années, mais pour lequel, de nombreuses questions demeurent, notamment vis-à-vis de la fréquence, de l’aggravation des crises l’asthme, plutôt avant ou au moment des menstruations. Une étude américaine publiée dans la revue Chest apporte des précisions sur les caractéristiques de ce phénomène. Dans cette enquête, environ 17% des 500 femmes asthmatiques âgées de 13 à 50 ans souffrent d’un asthme périmenstruel. Par conséquent, à l’approche ou au moment de leurs règles, ces femmes voient les symptômes d s’aggraver : toux plus importante, respiration sifflante ou plus grave encore, elles font des crises d’asthme aigues.

 

Ecoutez le Dr Anne Prudhomme, pneumologue au CH de Bigorre : « L’étude montre que ces femmes qui ont un asthme prémenstruel ont aussi souvent un IMC (1) plus important, une capacité respiratoire plus faible et un reflux gastro-oesophagien. » 


 

Pour les auteurs de ce travail, c’est la preuve qu’il y a bien un profil particulier permettant de d’identifier les femmes asthmatiques plus à risque de subir une évolution défavorable de leur maladie, en fonction de leur cycle menstruel. L’étude révèle par exemple que celles qui souffrent d’une aggravation de leur asthme à l’approche de leurs menstruations, ont aussi plus souvent à l’origine, un asthme plus sévère. En effet, dans le groupe dont la survenue des règles n’était pas un facteur d’aggravation, seules 30% d’entre elles, étaient des asthmatiques sévères.  A l’inverse, chez celles, dont le cycle menstruel influençait les symptômes de leur maladie respiratoire, là, elles étaient 52% à vivre avec un asthme sévère.
Ces données confirment le résultats des études antérieures. A savoir que les femmes avec un asthme prémenstruel, ont davantage recours aux urgences et parfois, en raison de crises d’asthme gravissimes, pouvant même engager le pronostic vital. Les auteurs de cette publication recommandent donc aux médecins, une fois qu’ils ont identifié ces patientes asthmatiques particulières, de les prendre en charge de façon spécifique. En ajustant notamment les traitements en fonction de leur cycle, les médecins pourraient les aider à mieux contrôler leur maladie.   

 

Ecoutez le Dr Anne Prudhomme : « Les jours qui précèdent les règles, il faudrait augmenter la dose des médicaments contre l’inflammation. On peut faire aussi intervenir un endocrinologue dans la prise en charge. »


 

Même si les recherches se poursuivent pour expliquer précisément ce qui se passe chez ces 17% de femmes asthmatiques,  les scientifiques privilégient l’hypothèse hormonale. En effet, des études ont déjà révélé que les fluctuations de certaines hormones, notamment les prostaglandines, auraient une influence sur les réactions inflammatoires et un effet sur les voies respiratoires.  

(1) Indice de masse corporelle