C’est une vaste coupure d’électricité à Lille qui est à l’origine de la pénurie. La société LFB Biomédicaments, qui fabrique des médicaments à base de plasma sanguin, a annoncé que sa chaîne de production avait été impactée, et que cinq spécialités connaîtraient des tensions d’approvisionnement jusqu’à la fin de l’année 2018.
La liste des spécialités concernées est disponible sur le site de l’Agence nationale de santé du médicament (ANSM). Elle concerne des produits de réanimation pour les complications hémorragiques (fibrinogène, albumine) et des traitements destinés à prendre en charge l’hémophilie de type A (facteur VIII de coagulation), des déficits immunitaires (immunoglobulines), et une affection pneumologique rare (déficit en en alpha 1 anti-trypsine).
Les spécialités en question étaient déjà produites à flux tendu, et avaient fait l’objet d’alertes dans le passé. Les professionnels de santé sont donc rodés, et des solutions alternatives existent dans la plupart des cas, le groupe biotechnologique ne détenant que 10 % des parts de marché. Des stocks de sécurité sont constitués dans les cas où la substitution est problématique.
Pour les hémophiles de type A
"Il faut s'organiser de manière spécifique pour éviter justement des problèmes, c'est une chose que les centres hospitaliers et les patients savent faire à partir du moment où ils sont informés", a déclaré Fabrice Pilorgé, directeur de l'Association française des hémophiles, dans les colonnes du Figaro. Il invite les patients concernés – hémophiles de type A – à se rapprocher de leur centre de traitement (CRTH ou CTH).
L’hémophilie touche en France près de 6000 personnes, dont la moitié sous une forme sévère. Les personnes souffrant d'hémophilie A produisent des taux extrêmement faibles de facteur VIII, une protéine indispensable à la coagulation du sang. La prise en charge repose sur l’administration régulière de perfusions intraveineuses de facteur VIII, afin de prévenir les saignements.