Alors que ce mois de novembre est depuis de nombreuses années consacré à la sensibilisation du grand public aux pathologies masculines grâce au mouvement Movember, des internautes ont décidé pour leur part de se lancer un défi un peu particulier…
Lancé sur le réseau Reddit et intitulé #NoNutNovember, ce challenge a depuis fait des émules sur Twitter. Le principe ? Se retenir d’éjaculer, et donc s’interdire tout rapport sexuel ou toute activité de masturbation pendant tout le mois de novembre.
Comme l’explique 20Minutes, aucune revendication d’ordre médical derrière le défi, si ce n’est celle de reposer son organe pour maximiser son plaisir sexuel. En effet, d’après les internautes, se retenir d’éjaculer permettrait d’avoir des orgasmes plus intenses, mais aussi de faire travailler son imaginaire en faisant "monter le plaisir" pendant ces quelques semaines d’abstinence.
Un jeûne sexuel bénéfique
Mais qu’en dit le corps médical ? Est-ce vraiment recommandé, et surtout bénéfique, de se livrer à un tel jeûne sexuel ?
Interrogé par 20Minutes, Stéphane Droupy, urologue et responsable du conseil scientifique de l'Association française d'urologie, avance que c’est absolument sans danger. "Il n’y a pas de risque non plus à reprendre d’un coup une activité sexuelle en décembre", explique-t-il.
Mieux, explique le spécialiste, cela peut avoir des effets positifs tant physiques – une éjaculation plus puissante – que psychologiques. "Retenir son éjaculation est très stimulant, poursuit le docteur. On fait monter le désir tout en gardant son énergie. Cela permet aussi de cultiver le côté platonique de la sexualité. Avec sa ou son partenaire, on joue alors sur la tendresse, la préparation et le côté fantasmatique. L’orgasme est bien plus puissant ensuite. "
Une abstinence régulière
Le Dr Droupy conseille d’ailleurs de renouveler l’expérience régulièrement, et pas seulement au mois de novembre, pour mieux contrôler son désir et ainsi, à termes, booster sa sexualité. Seul danger : celui de prolonger un peu trop longtemps l’expérience (un à deux ans) et ainsi rencontrer des difficultés à avoir une érection au moment de la reprise d’activité sexuelle.
L’urologue précise également que ces quelques semaines d’abstinence peuvent être difficiles à honorer pour ceux qui n’y seraient pas habitués. Il conseille alors de ne pas hésiter prendre conseil auprès d’un spécialiste, comme un sexothérapeute, afin de s’enquérir des techniques qui existent pour retenir son éjaculation. "Ces exercices permettent, au moment où l’on sent que l’on va éjaculer, de contracter les muscles du périnée. Cela va écraser la prostate et bloquer l’éjaculation."