La vente de pesticides à base de métam-sodium va être définitivement interdite, a annoncé l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) ce lundi 5 novembre.
Suite à 81 intoxications humaines dans l’Ouest, le gouvernement avait déjà suspendu fin octobre, pour trois mois, l'utilisation de la substance.
Effets irritants, sensibilisants et corrosif
En cas de contact avec l’homme, "le métam-sodium présente des effets irritants, sensibilisants et corrosifs pour la peau, les voies respiratoires et les yeux", indique l'Anses. En évoquant les personnes récemment intoxiquées dans le Maine-et-Loire et dans le Finistère, "ces événements nous ont confortés dans la pertinence de notre décision, mais ils ne l'ont pas suscitée", a précisé dans Ouest France Françoise Weber, directrice générale adjointe de l'Anses. "Il n'y a pas d'autre choix que leur retrait, qu'il y ait ou pas des techniques alternatives. Nous sommes conscients des difficultés posées aux producteurs de mâche, aux maraîchers en général et aux horticulteurs. Mais la santé publique est prioritaire", affirme-t-elle.
Le métam-sodium est une substance active utilisée pour lutter contre les bioagresseurs, tels que les champignons du sol ou les nématodes (des vers qui attaquent les cultures). Ces produits servent à désinfecter les terres avant l’installation des plants. Ils sont notamment employés sur des cultures maraîchères, telles que la mâche et la tomate, ou encore en horticulture.
Les preuves sur la dangerosité de l’ensemble des pesticides s’accumulent
Bien qu’il soit appliqué sur des petites surfaces en plein champ ou sous serres, ce pesticide nécessite d'être utilisé en grandes quantités pour agir avec efficacité. Ainsi, la dose d’emploi est comprise entre 300 et 1200 litres par hectare, ce qui représente près de 700 tonnes utilisées chaque année en France.
Qu’il s’agisse ou pas du métam-sodium, les preuves sur la dangerosité de l’ensemble des pesticides s’accumulent. Ces substances chimiques étrangères à l’organisme sont suspectées d’affecter la croissance et le développement du fœtus, le sommeil, la circulation sanguine ou encore la fonction sexuelle et reproductive. Selon l’OMS, ils favorisent également les pubertés précoces, les cancers, les diabètes, l’obésitéet les problèmes cardiovasculaires.
Le contact avec les pesticides augmente aussi considérablement le risque de développer la maladie de Parkinson, selon Santé Publique France. Les agriculteurs ont ainsi 10% plus de chances de contracter la maladie que la population générale. Rappelons pour finir que les bébés nés sans bras dans l'Ain ont pour seul point commun d'habiter dans des zones rurales, et que le fait de manger bio réduit de 25% les risques de cancer.