Vous avez peut-être entamé le mois sans tabac le 1er novembre, les résultats d’une recherche de l’American Heart Association devraient vous redonner un élan de motivation pour en finir avec la cigarette. Si vous avez au moins 20 ans de tabagisme derrière vous, après l’arrêt, il faut du temps pour que le corps retrouve ses pleines capacités et efface les dégâts du tabac, mais c'est possible.
L’American Heart Association révèle qu’il faut plus de 15 ans pour que le risque de maladie cardiovasculaire d'un fumeur prolongé retombe au niveau de celui des non-fumeurs.
Une diminution du risque après cinq ans d'arrêt
Les données d’environ 8 700 personnes ont été analysées par un groupe de chercheurs. Ils se sont intéressés au nombre d’années de tabagisme et aux risques cardiovasculaires des participants sur une période moyenne de 27 ans. Ils ont constaté que les personnes les plus à risques, entre les fumeurs et les ex-fumeurs, sont les personnes qui ont fumé un paquet par jour pendant au moins vingt ans. Ces derniers représentent 70 % des incidents cardiovasculaires.
Après cinq ans d’arrêt, le risque de maladie cardiovasculaire baisse de 38%, en comparaison à celui des fumeurs, mais la récupération de l’organisme après ces 20 années de tabagisme prend du temps. Les scientifiques ont constaté qu’il faut 16 ans pour que les ex-fumeurs atteignent un risque cardiovasculaire égal à celui des non-fumeurs. Meredith Duncan est l’une des auteurs de l’étude : "entre les lignes, cela signifie que si vous fumez, c’est le moment idéal pour arrêter".
Il faut du temps pour se débarrasser des traces du tabagisme
Lorsqu’on arrête de fumer après 20 ans de tabagisme, le corps met du temps à se débarrasser de la nicotine et de toutes les substances emmagasinées. S’il faut environ 24 heures pour qu’il n’y ait plus de trace de nicotine dans l’organisme, et s'il faut 5 à 15 jours pour que les plaquettes, à l'origine des caillots, redeviennent normales. Par contre retrouver des artères et des organes sains peut prendre plusieurs années
Par exemple il faut un an pour que le risque d’infarctus du myocarde baisse de moitié et que le risque d’accident vasculaire cérébral soit le même que celui d’un non-fumeur. 15 ans en moyenne sont nécessaires pour que l’espérance de vie d’un ex-fumeur soit égale à celle d’un non-fumeur.
Une baisse inégale du nombre du fumeurs
Entre 2016 et 2017, le nombre de fumeurs a baissé d’un million en France. Cette diminution n'est pas homogène, elle correspond à une baisse du tabagisme chez certaines catégories de fumeurs. Chez les femmes de 45 à 54 ans, le nombre de fumeuses est resté identique entre ces deux années.
Entre 2002 et 2015, le nombre de décès dus au tabagisme chez les femmes a été multiplié par deux. En France, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable, responsable de 73 000 décès chaque année.