La troisième édition du Mois sans tabac, destinée à aider des milliers de Français à arrêter la cigarette, bat son plein. A cette occasion, l’association Mon Réseau® Cancer du Poumon lance la première application dédiée aux personnes touchées par un cancer du poumon et leurs proches, rappelant que de plus en plus de femmes souffrent de la maladie.
"Après 8 mois de combat acharné : opérations, chimios, je me suis sentie vidée, fatiguée mais toujours combative. Je ne me voyais pas rester passive à attendre que mon temps passe sans rien faire. C’est mon oncologue qui m’a fait connaître l’application et je l’en remercie", raconte Anne Gireaud, membre de Mon Réseau® Cancer du Poumon. Elle permet de s'informer, trouver du soutien et rompre l'isolement.
Nouveaux cas de cancer du poumon
Depuis les années 70, le nombre de fumeuses ne cesse d’augmenter en France. Aujourd’hui, 24% des femmes de 15 à 75 ans fument quotidiennement, contre 30% des hommes. "Alors qu’il a été constaté entre 2016 et 2017 une chute très importante du tabagisme quotidien avec un million de fumeurs en moins, cette baisse n’a pas été homogène. En particulier, le tabagisme n’a pas diminué chez les femmes de 45-54 ans, à la différence de toutes les autres tranches d’âge", alerte François Bourdillon, directeur général chez Santé publique France.
Les conséquences sanitaires sont dramatiques. Selon le dernier BEH, le nombre de décès attribuables au tabagisme a été multiplié par deux chez les femmes entre 2002 et 2015. Sur la même période, la mortalité par cancer du poumon a augmenté respectivement de 71% chez les femmes, alors qu’elle a diminué de 15% chez les hommes. Dans la même dynamique, la fréquence des nouveaux cas de cancer du poumon a augmenté de 72% chez les femmes entre 2002 et 2012, tandis qu’elle est restée stable chez les hommes.
70% des malades sont diagnostiquées au stade métastatique
Par manque d’information et retard au diagnostic, plus de 70% des malades sont diagnostiqués au stade métastatique, beaucoup plus complexe à soigner. "Il est urgent d’informer, de diagnostiquer plus vite et d’accompagner les malades atteints de ce cancer et leurs proches. Un grand nombre d’entre eux ignore les soins de support dont ils peuvent disposer. C’est pourquoi nous avons organisé ces rencontres le 19 novembre dans les locaux de l’association Etincelle", explique Laure Guéroult-Accolas, initiatrice de Mon réseau® cancer du poumon.
Rappelons pour finir que le cancer du poumon frappe aussi très durement le sexe masculin, se plaçant au 2e rang en terme d’incidence. 20 815 hommes en sont décédés en 2017, et 10 176 femmes.