En ce lundi 12 novembre débute la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, initiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Selon un sondage de Sanofi et OpinionWay réalisé à cette occasion, plus de la moitié des Français ont déjà pris un traitement antibiotique au cours des deux dernières années (54%).
81% d’entre eux ont respecté la durée de traitement prescrite - une amélioration par rapport 2016, où ils n’étaient que 75% à le faire. Les Français ont aussi bien conscience que les antibiotiques doivent être utilisés à bon escient, la raison principale connue étant la résistance des bactéries face aux antibiotiques (48%).
Des comportements à risque
Néanmoins, il existe des comportements à risque non négligeables en la matière. Parmi les Français qui ont pris un traitement antibiotiques au cours des deux dernières années, 8% l’ont pris via automédication. 14% des Français ne prennent pas le traitement antibiotique sur toute la durée indiquée par le médecin. C’est pire chez les jeunes : 16% d’entre eux demandent une prescription d’antibiotiques à leur médecin lorsque celui-ci ne le propose pas spontanément, un chiffre en hausse par rapport à l’année dernière.
Par ailleurs, près d’1 Français sur 2 ne sait pas que les antibiotiques sont uniquement efficaces contre les bactéries, et que le vaccin permettrait de préserver l’efficacité des antibiotiques (41%). La majorité des sondés souhaitent que les professionnels de santé constituent leur principale source d’information concernant les antibiotiques.
La mort de 33 000 personnes en 2015 au sein de l’Union européenne
Alors qu’en 2014, un rapport sur la résistance aux antibiotiques prédisait que d’ici 2050, les infections résistantes aux antimicrobiens pourraient devenir la principale cause de décès dans le monde en occasionnant 10 millions de mort par an, une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet Infectious Diseases émet un constat tout aussi alarmant. Selon les chercheurs, les bactéries résistantes aux antibiotiques ont causé la mort de 33 000 personnes en 2015 au sein de l’Union européenne. "Le fardeau de ces infections est comparable à celui de la grippe, de la tuberculose et du VIH/Sida combinés", s’inquiètent les scientifiques.
Parmi les victimes, une majorité d’enfants de moins de 12 ans, ainsi que de personnes âgées de 65 ans et plus. L’Italie et la Grèce sont particulièrement touchés. L’Italie, notamment, compte à elle seule pour plus d’un tiers des morts associées aux bactéries résistantes aux antibiotiques. En 2015, 10 000 personnes y sont décédées d'infections, notamment par la bactérie Escherichia coli (E. coli) et le staphylocoque doré.
"Une donnée de santé vitale"
Sur le total des 670 000 infections par une bactérie multi-résistante estimées en 2015, près de 75% ont été contractées en milieu hospitalier. D’où "l’urgence d’une prise en compte de la résistance aux antibiotiques comme une donnée de santé vitale pour les patients et le besoin de concevoir des traitements alternatifs pour ceux qui ont d'autres maladies et qui sont vulnérables du fait de défenses immunitaires amoindries ou de l'âge".