Le calvaire de Sam Ballard aura duré huit ans. Vendredi 2 novembre, cet Australien de 28 ans est décédé des suites d’une infection à un parasite appelé ver du poumon de rat (Angiostrongylus cantonensis).
Souffrant de lésions cérébrales sévères, le jeune homme était handicapé moteur depuis des années, après avoir développé une méningo-encéphalite à éosinophiles (une maladie infectieuse grave mais rarement mortelle) lorsque le ver du poumon a migré de son tube digestif à son cerveau.
Sam Ballard, the Sydney man who fell into a coma and became paralysed after eating a slug, has tragically died eight years on. https://t.co/2doMQaLqjv
— news.com.au (@newscomauHQ) 5 novembre 2018
420 jours dans le coma
Tout est parti d’un stupide défi. Sur le site australien News.com, Jimmy Galvin, un des meilleurs amis de Sam Ballard, raconte que le jeune homme a été incité à avaler une limace de jardin. "C’est comme ça que c’est arrivé", raconte-t-il.
Le jeune homme ne serait pas tombé malade immédiatement, mais se serait plaint de fortes douleurs aux jambes dans les jours qui ont suivi. Il aurait craint que ces symptômes ne soient dus à la consommation de la limace, mais sa mère lui aurait dit que "personne ne tombait malade de cela".
Après avoir dans un premier temps craint d'être atteint de la sclérose en plaques, Sam Ballard a reçu la confirmation des médecins qu’il était infecté par le ver du poumon de rat.
Quelques temps plus tard, le jeune homme a contracté une méningo-encéphalite à éosinophiles et est tombé dans le coma, dans lequel il est resté pendant 420 jours. À son réveil, son cerveau était irrémédiablement endommagé. Il était depuis paralysé à partir du cou et avait des difficultés à communiquer.
Rest in sweet peace, Sam.https://t.co/U3IPj2WJps
— Lisa Wilkinson (@Lisa_Wilkinson) 5 novembre 2018
Un parasite qui se développe dans le rat
Présent dans toute l’Asie du Sud-Est et le Pacifique, l’Angiostrongylus cantonensis est un ver parasite dont les larves se développent dans les artères pulmonaires des rats. Par contact avec de la nourriture ou de l’eau contaminée par des excréments de rat, il peut pénétrer dans le corps humain. Dans des circonstances normales, les larves du premier stade éclosent dans les poumons du rat puis se dirigent vers l'intestin, d'où elles sont excrétées dans l'environnement. De retour dans le sol, les larves infectent leurs hôtes intermédiaires, généralement des escargots et des limaces. Après deux mois de maturation dans les mollusques, les larves matures du troisième stade sont prêtes à envahir un nouveau rongeur.
Sam Ballard a donc été contaminé en avalant l’hôte intermédiaire du parasite. Or, comme l’explique à CNN Heather Stockdale Walden, professeure adjointe au département des maladies infectieuses et de la pathologie de l'Université de Floride, les larves du ver peuvent faire des ravages dans le corps humain. Celles se trouvant fans le tube digestif peuvent déclencher une maladie inflammatoire dont les symptômes sont similaires à ceux de l’appendicite. "Si elles migrent jusqu’au cerveau, elles peuvent déclencher une méningite à éosinophiles", qui conduit à une inflammation des membranes qui entourent la moelle épinière et le cerveau. Ce qui est arrivé à Sam Ballard.
Dans les années qui ont suivi son infection, Sam Ballard avait réussi, grâce à la rééducation, à retrouver un contrôle partiel de ses membres. Il a cependant dû bénéficier de soins 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et ce jusqu’à sa mort.