14 % des soldats américains qui reviennent d’Irak ou d’Afghanistan souffrent du syndrome de stress post-traumatique. Ce trouble anxieux survient après un événement traumatisant (accident de voiture, attentat, décès d’un proche...).
Pour le traiter, les médecins s’appuient sur des thérapies et des traitements médicamenteux, des antidépresseurs dans la plupart des cas. La thérapie par exposition est l’une des techniques les plus fréquemment utilisées : le patient est progressivement exposé aux souvenirs associés à l’évènement traumatisant (images, bruits, odeurs...) afin qu'ils n'aient plus le même impact sur eux. Pour certains, elle est très efficace, mais entre 30 et 44% des patients interrompent la thérapie en cours. Une récente étude publiée dans The Lancet Psychiatry démontre que la méditation serait tout aussi efficace.
Moins d’abandons avec la méditation
Cette recherche, menée par des scientifiques américains, a mobilisé 203 vétérans, tous atteints d’ESPT. 68 ont suivi des sessions de méditation, 68 ont fait une thérapie par exposition et 67 ont suivi des cours visant à leur expliquer ce qu’est l’ESPT. Au début de l’étude et trois mois après, les vétérans se sont entretenus avec un médecin et ont répondu à un questionnaire pour évaluer leurs symptômes. La méditation est connue pour sa capacité à réduire l’hypervigilance et à diminuer l’anxiété, dans le cadre de cette recherche, elle a été pratiquée en groupe.
Au bout des trois mois d’études, cette technique était aussi efficace que la thérapie par exposition, et les vétérans étaient moins nombreux à abandonner (25 % contre 38 % dans l’autre groupe). Pour Anthony Barnes, l’un des auteurs de cette étude, cette méthode est très prometteuse : "cette technique peut être utilisée partout, n’importe quand, sans équipement spécialisé et sans nécessité d’avoir un soutien individuel." Dans certaines unités militaires américaines, la méditation est déjà utilisée en complément des thérapies classiques pour soigner l’ESPT.
Soigner le stress post-traumatique après les attentats
Depuis les attentats du 13 novembre 2015, l’Assistance publique - hôpitaux de Paris (APHP) mène des recherches sur la prise en charge et le traitement du stress post-traumatique. L’étude "Paris Mémoire Vive" est toujours en cours.