S’endormir à côté d’un ronfleur relève souvent d’un exploit. Coup de pied, sifflements, claquements de doigt, pincement du nez… Les techniques sont aussi nombreuses que les échecs pour faire cesser les vibrations des tissus de la gorge. Environ 15 millions de Français ronflent chaque nuit, situation qui empire avec l’âge puisque l’on estime qu’au moins 50 % de la population française ronflerait après 60 ans contre 30 à 35% chez les adultes d’âge moyen.
Du bruit d’une conversation à celui d’un marteau piqueur
Dans son hors-série consacré au sommeil, l’association 60 millions de consommateurs dresse une grille d’intensité des ronflements, allant de "légère" à "très forte". Pour dormir sans gêne, le niveau du bruit ambiant ne devrait pas dépasser 30 décibels (dB). Le ronflement léger correspond à un bruit de 40 dB, soit l’équivalent d’une conversation entre deux personnes, à 45 décibels, le bruit d’un lave-vaisselle. Lorsque le bruit dépasse les 60 dB, soit les mêmes décibels qu’une rue bruyante, on passe dans la catégorie de ronflement moyen.
Un ronflement peut être plus fort et faire un bruit particulièrement intense. Lorsque l’on entre dans la catégorie de ronflement fort, le bruit passe à 70 dB et correspond au bruit d’un aspirateur ou à une ambiance sonore de cantine scolaire. Mais cela ne s’arrête pas là car un ronflement peut atteindre 80 dB, soit une rue très empruntée, 90 dB, soit le bruit d’une tondeuse à gazon thermique, et même s’approcher des 100 dB qui est le bruit d’un marteau piqueur.
Des risques cardio-vasculaires
Ces comparaisons peuvent prêter à sourire. Pourtant le ronflement doit être pris au sérieux car il peut cacher une réelle pathologie. La plus courante est l’apnée du sommeil qui se caractérise par des phases d’arrêts respiratoires, dues à des épisodes d’obstruction des voies respiratoires de l’arrière gorge. Généralement, cela survient chez les personnes en surpoids qui ronflent de manière importante.
Ces pauses respiratoires provoquent un manque d’oxygène qui conduisent à un court réveil et qui rendent le sommeil de mauvaise qualité. Cela entraîne de la fatigue, des maux de tête, un état de somnolence, des troubles de la mémoire et de l’attention, une faible libido. Mais le plus grave est, qu’à terme, cela peut entraîner des risques cardio-vasculaires en provoquant de l’hypertension, des maladies coronariennes ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Consulter un spécialiste
Lorsque l’on est sujet à ce problème, il est important de consulter un spécialiste afin d’effectuer un enregistrement du sommeil. Cela peut se faire soit via une polygraphie ventilatoire, examen à domicile avec un appareillage spécial qui mesure les variations de pression dans les voies aériennes supérieures, le flux et les mouvements respiratoires, soit avec une polysomnographie. Ce dernier peut également se faire à domicile ou bien dans un centre spécialisé en enregistrant une batterie de paramètres permettant de connaître le temps de sommeil, sa composition en cycles et les anomalies respiratoires, cardiaques ou neurologiques. Le nombre, la durée et la gravité des apnées sont objectivés avec précision.
Cependant, tous les ronflements ne sont pas synonymes de problème de santé. Parfois, ils peuvent s'éliminer grâce à des solutions simples telles qu’un spray nasal, buccal ou bien à l’aide d’écarteurs de narines. Enfin, pour celui ou celle qui subit les bruits, une paire de bouchons d’oreille peut parfois faire l’affaire.