La fatigue qui apparaît lors du sevrage tabagique augmente les risques de rechute, selon une nouvelle étude. "Chez les personnes ayant récemment cessé de fumer, nous nous attendions à ce qu'une plus grande fatigue liée à l'abandon du tabac entraîne un plus grand risque de rechute", indiquent les chercheurs en préambule.
Six premières semaines du sevrage
Leurs intuitions étaient justes. Chez les personnes ayant récemment cessé de fumer, l'épuisement émotionnel a augmenté progressivement au cours des six premières semaines du sevrage, avant de plafonner. Une fatigue importante a été associée à un plus grand risque de rechute et à une moindre probabilité d’arriver à ne pas fumer sept jours d’affilée deux mois après le début du sevrage. Les entretiens de motivation n’ont rien changé à ces résultats, mesurés grâce à une nouvelle échelle.
"Ces résultats suggèrent que la fatigue est une cible d'intervention thérapeutique", concluent les chercheurs. Une avancée d’autant plus importante que la fatigue liée à l'abandon du tabac s’accroit en général au moment où d'autres prédicteurs importants de rechute s'atténuent. Neutraliser l’épuisement pourrait donc drastiquement limiter les risques de rechute.
Carence en nicotine
La fatigue est liée à la carence en nicotine et peut apparaître si la substitution est trop faible. Il faut aussi savoir que la nicotine potentialise l’effet de la caféine, souvent associé à la cigarette. En outre, le processus de désintoxication est lui-même fatigant, car les nuits deviennent plus agitées et/ou plus courtes. Plusieurs jours sont nécessaires pour rééquilibrer le système nerveux autonome qui est responsable de la régulation du sommeil.
L’arrêt du tabac peut aussi déclencher de fortes toux, une prise de poids, une constipation, du stress, des accès de colère ou une humeur dépressive. En France, le tabagisme reste, malgré une baisse considérable du nombre de fumeurs, la première cause de mortalité évitable, avec environ 73 000 décès chaque année. Il peut être la cause de multiples cancers (poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus, œsophage), mais également de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, artérite des membres inférieurs, anévrismes, hypertension artérielle) et de troubles de l’érection.
D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme : les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, l’eczéma, le psoriasis, le lupus, les infections ORL (nez - gorge - oreilles) et dentaires, la cataracte et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à la cécité. Sans oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.