Seuls 50% des étudiants utilisent systématiquement un préservatif à l’occasion d’un rapport sexuel, tout comme 80% des lycéens, selon une enquête commandée par la Smerep auprès d’Opinion Way. 2000 jeunes ont été interrogés sur le sujet via un questionnaire en ligne réalisé en mai 2018.
Trop peu au courant des risques
Par ailleurs, 37% des étudiants déclarent ne pas mettre de préservatif lorsque leur partenaire prend la pilule. Cela "conduit à penser qu’ils réduisent le préservatif à l’unique rôle de moyen de contraception", indique l’organisme de la sécurité sociale dans un communiqué. "La Smerep tient à rappeler que le port du préservatif est aussi et surtout la seule et unique façon de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH-SIDA".
Concernant plus particulièrement le VIH, les jeunes sont beaucoup trop peu au courant des risques. 7 étudiants sur 10 admettent ne jamais se faire dépister du VIH à chaque fois qu’ils changent de partenaire, contre 8 sur 10 l’année dernière. 58% d’entre eux considèrent en fait ne pas avoir pris les risques suffisants. Un étudiant et un lycéen sur dix pensent aussi que l’on guérit facilement du sida aujourd’hui, ce qui est complètement faux.
Les jeunes ne sont pas les seuls à être imprudents
Les jeunes ne sont pas les seuls à être imprudents. Seuls 11% des hommes inscrits à Victoria Milan, une des plateformes en ligne pour les personnes à la recherche d’aventures extraconjugales, indiquent que les femmes avec lesquelles ils ont une liaison leur font porter un préservatif. Bien qu’il s’agisse de l’une des 10 conditions obligatoires qu’imposent les femmes avant de passer à l’acte, celle-ci n’est donc pas la plus importante.
"Ce 11% a été calculé sur un total de 21 pays développés où les gens sont conscients qu’il est important de se protéger durant leurs rapports sexuels, surtout lorsqu’il s’agit de relations extraconjugales, afin de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles", s’inquiète Sigurd Vedal, fondateur et PDG de Victoria Milan.
Le nombre des maladies sexuellement transmissibles explose
Résultat : le nombre des maladies sexuellement transmissibles explose dans le pays. En 2016, le nombre de personnes diagnostiquées pour une infection à Chlamydia a été estimé à 267 097, soit un taux de 491 pour 100 000 habitants, selon la dernière enquête de Santé Publique France. Une prédominance de l’infection est constatée chez les femmes (592/100 000 versus 380/100 000 chez les hommes). Les jeunes femmes de 15-24 ans sont les plus touchées, notamment en Ile-de-France et dans le Départements d’Outre-mer.
Par ailleurs, les données montrent que le nombre de diagnostics d’infection à Chlamydia et à gonocoque en 2016 a été multiplié par 3 par rapport aux estimations de l’année 2012. Ces pathologies, qui se transmettent lors de rapports sexuels non protégés, sont très contagieuses et peuvent entraîner de graves complications (douleurs pelviennes chroniques, stérilité, fragilisation des muqueuses et augmentation du risque de contamination par le VIH, transmission mère-enfant…). Le dernier rapport d’Onusida rappelle que les nouvelles infections sont en augmentation dans une cinquantaine de pays. En Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a doublé ces vingt dernières années.