Des chercheurs français en rhumatologie ont étudié le devenir des patients souffrant de douleurs de la colonne vertébrale avec un diagnostic de spondylarthrite afin d’identifier les facteurs d’apparition et d’évolution de la maladie.
Leurs conclusions viennent remettre en question les résultats d’études précédentes qui montraient une fréquence plus importante des fractures. Cette observation vient en parallèle d'une amélioration de la prise en charge de la maladie avec un meilleur suivi et des traitements plus puissants. Leurs résultats ont été publiés dans les Annals of the Rheumatic Diseases.
Une étude sur 5 ans
Les chercheurs se sont appuyés sur les radiographies de 432 personnes qui font partie d’une recherche clinique sur les patients souffrant de douleurs inflammatoires du dos susceptibles de correspondre à une spondylarthrite ankylosante, appelée cohorte DESIR (DEvenir des spondylarthropathies indifférenciées). "Nous avons évalué la prévalence (fréquence totale - ndl) et l'incidence (fréquence des nouveaux cas - ndl) des fractures vertébrales et des déformations vertébrales de ces patients au début et sur 5 ans", indiquent les chercheurs.
Au final, seuls 5 patients ont été victimes d’une fracture de la colonne vertébrale avec sept vertèbres touchées, la plupart situées au niveau de la colonne thoracique. Pour 19 autres patients, le diagnostic de fracture vertébrale était "douteux" tandis que 13 autres ont eu une prévalence de fracture vertébrale.
Une prévalence inférieure à celles rapportées dans les études précédentes
"Nous avons constaté de faibles prévalence et incidence de fracture de la colonne vertébrale", concluent les chercheurs. "Cela confirme notre hypothèse selon laquelle la prévalence et l'incidence réelles de la fracture vertébrale chez les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante sont inférieures à celles rapportées dans les études précédentes."
La spondylarthrite ankylosante peut se manifester au début par des douleurs tenaces de la colonne vertébrale survenant majoritairement la nuit et le matin au réveil, sans lésions radiologiques. Lorsque les douleurs résistent à au moins deux traitements anti-inflammatoires à dose efficace, il faut suivre un traitement anti-TNF qui permet de limiter l'intensité et l'extension de la réaction inflammatoire au cours des poussées rhumatismales et permet le plus souvent de placer les malades en rémission.
L'importance de consulter tôt
Le diagnostic de la spondylarthrite ankylosante doit être précoce afin de permettre une prise en charge rapide qui soulagera les douleurs et évitera les complications. Généralement, le bilan médical sera accompagné d’une prise de sang et d'une radiologie afin de rechercher d’éventuelles lésions. Le mieux est ensuite de consulter un rhumatologue car bien que la radiologie ne détecte pas la maladie, cela ne signifie pas qu’elle n’est pas présente.