Dans une tribune du journal Le Monde, un collectif de médecins attire l’attention sur les troubles respiratoires du sommeil chez les enfants. "Ces enfants sont victimes d’une maladie fréquente mais méconnue, qu’il est urgent de mettre en lumière", expliquent les scientifiques. "Partout en France, ce sont des milliers d’enfants qui souffrent de troubles des apprentissages, du comportement, d’aggravation de leur asthme et d’autres pathologies chroniques. Parmi les causes s’en trouve pourtant une tout à fait curable : les troubles respiratoires du sommeil", ajoutent-ils.
Tabagisme passif
Le terme "troubles respiratoires du sommeil" fait référence à une série d’affections qui se traduisent par une respiration anormale pendant le sommeil. L'apnée du sommeil fait par exemple référence à une personne incapable, pendant un bref laps de temps, de respirer, à cause de l'obstruction temporaire du pharynx. Au moins 5 % des enfants sont concernés, "et il est à craindre que ces chiffres grimpent, les facteurs de risque de cette pathologie étant en augmentation constante dans notre société", poursuivent les médecins.
On parle ici de tabagisme passif, d’une alimentation déséquilibrée, de la sédentarité, de l’hypertrophie des végétations et des amygdales, des antécédents familiaux, d’allergie ou encore de la pollution de l’air. Pourtant, trop peu d’enfants sont dépistés et soignés. "Ces petits patients ont besoin de nous tous, et nous appelons à faire des troubles du sommeil de l’enfant une grande cause nationale", résume le collectif.
Ronflements très sonores
Il existe trois types de troubles respiratoires du sommeil, bien identifiés et bien soignés chez les adultes : l'apnée obstructive du sommeil, l'apnée centrale du sommeil et l'apnée mixte du sommeil. Les symptômes qui doivent alerter sont des ronflements très sonores, l'envie d'uriner pendant la nuit, les sueurs nocturnes, une irrégularité du rythme respiratoire et même des arrêts de la respiration (non mortels).
Chez les enfants, les hormones de croissance, secrétées principalement pendant le sommeil, sont particulièrement perturbées par les troubles respiratoires. Fatigue, irritabilité, troubles de l'attention et de l’apprentissage doivent aussi alerter. L’enjeu principal est "de favoriser les apprentissages scolaires et de limiter l’absentéisme, c’est à l’échelle de l’année scolaire qu’il faut être efficace. Pour cela, des réseaux de professionnels de proximité doivent voir le jour afin de proposer des soins plus accessibles aux parents et moins coûteux à la société", conluent les professionnels de santé.