Le 1er décembre est une journée mondiale de lutte contre le Sida. Pour cette journée, une campagne contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH sera lancée. "Les principaux obstacles à la pratique du test de dépistage du VIH restent la stigmatisation et la discrimination", souligne ainsi l’Onusida, le programme de l’ONU qui lutte lutter contre la pandémie de VIH, dans son rapport. "La peur que l’information d’une éventuelle séropositivité soit divulguée à leur famille, à leurs amis, à leurs partenaires sexuels, empêche les personnes d’accéder au dépistage."
Le problème du dépistage s'aggrave
Un problème de dépistage qui s'aggrave puisqu’en 2017, la proportion de personnes séropositives dans le monde ayant connaissance de leur statut s’élevait à 75%, contre 67% en 2015, laissant 9,4 millions de malades dans l’ignorance. La stigmatisation et la discrimination ne constituent pas les seuls freins au dépistage puisque "la violence et la menace de représailles notamment envers les jeunes femmes et les filles" sont des obstacles supplémentaires. "Dans de nombreux pays encore, l’accès aux tests de dépistage n’est permis aux mineurs qu’avec le consentement des parents", rappelle l’Onusida.
L’Onusida a pour objectif de vaincre l’épidémie de VIH d’ici à 2030. Mais pour l'atteindre des progrès sont nécessaires. "Le dépistage est un point de départ, mais le traitement et la suppression de la charge virale sont indispensables pour vaincre l’épidémie", a précisé le directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sidibé. Or, les personnes séropositives ayant accès à un traitement antirétroviral étaient 21,7 millions en 2017, contre 17,2 millions il y a deux ans.
Le test de charge virale annuel est capital
Près de 20 millions de personnes séropositives n’ont pas encore atteint un niveau de charge virale indétectable. Or, "pour rester en bonne santé et prévenir la transmission, le virus doit être présent de façon très faible et non détectable", insiste l’Onusida dans son rapport. Pour cela, il est recommandé de réaliser un test de charge virale tous les ans. Le problème est que de nombreux pays n’ont pas accès aux machines permettant ces tests. "Parfois, il n'y a qu'un seul dispositif pour tout le pays… ", se désolent les rédacteurs du rapport. En France, un autotest VIH, fiable à 99%, est disponible dans les pharmacies et un numéro vert existe afin d'accompagner les malades.
En outre, ces tests viraux sont particulièrement nécessaires pour les nouveaux-nés qui doivent être détectés le plus tôt possible. "Les tests de diagnostic rapides sont inefficaces avant 18 mois", précise toutefois l’Onusida. "La seule façon de les protéger est de leur faire passer un test de charge virale entre 4 et 6 semaines de vie." En 2017, seulement 52% des enfants exposés au virus dans les pays les plus affectés ont pu bénéficier de ce test au cours de leurs deux premiers mois de vie.