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QUESTION D'ACTU

22% des actifs

Au travail, un employé sur cinq a un risque de trouble mental avéré

Les Français sont nombreux à souffrir de leur travail. 22% des actifs présentent une détresse orientant vers un trouble mental, soit 1 sur 5. Une enquête révèle l'ampleur du travail de prévention qui reste à faire.

Au travail, un employé sur cinq a un risque de trouble mental avéré Tero Vesalainen / istock




22% des Français actifs présentent une détresse orientant vers un trouble mental, soit 1 sur 5, selon une étude* de la fondation Pierre Deniker. On parle ici "d’une pathologie médicale susceptible d’être soignée et non à la souffrance au travail ou au burn-out", précise l’institution. 

C’est le déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle qui conduit le plus souvent au point de rupture, 15% des actifs déclarant ne pas pouvoir mener les deux de front. Parmi eux, 45% présentent une détresse orientant vers un trouble mental, contre 18% chez ceux qui n’ont pas cette difficulté.

Maladie mentale et pas seulement burn-out

"Nous en tenir aux problématiques de bien-être au travail ou de burn-out ne suffit pas : il faut investir la question du lien entre l’exposition à des facteurs de risques psychosociaux et la présence d’une détresse orientant vers un trouble mental, afin de prévenir celle-ci. C’est l’objet de la présente étude. Les résultats démontrent l’ampleur de l’enjeu et donnent des pistes de recherche pour mettre en place une politique de prévention ciblée et adaptée", précise Pr Raphaël Gaillard, psychiatre, président de la Fondation Pierre Deniker et chef de pôle à l’hôpital Sainte Anne - Paris.

Les femmes, les aidants, les plus pauvres et les personnes qui passent plus d’1h30 par jour dans les transports sont les plus touchés par ces affections. L’open-space et un temps de travail trop important ont aussi un impact négatif sur la santé mentale des Français.

26% des femmes contre 19% des hommes

Il est ainsi question de 26% des femmes contre 19% des hommes ; 28% chez les aidants contre 19% chez ceux qui n’ont pas cette responsabilité ; 28% chez les personnes qui passent plus d’1h30 par jour dans les transports contre 21% chez celles dont le temps de transport est inférieur à 1h30 ; 30% chez les personnes qui ont un revenu annuel inférieur à 15 000 euros contre 22% chez celles qui ont un revenu annuel supérieur à 15 000 euros ; 33% chez les personnes qui travaillent en flex-office contre 22% chez celles qui ne travaillent pas en flex-office ; 35% chez les personnes qui travaillent plus de 50h par semaine contre 21% chez celles qui travaillent moins de 50h.

Manque de communication, de solidarité et de valorisation

Les manques de communication, de solidarité et de valorisation du travail affectent particulièrement les salariés. Pour les indépendants, la crainte concernant leur avenir professionnel constitue la principale source de stress. 20% des femmes déclarent par ailleurs avoir à leur travail une (ou plusieurs) personnes qui prend plaisir à les faire souffrir. Parmi ces harcelées, 44% présentent une détresse orientant vers un trouble mental.

"Les médecins du travail sont davantage formés à reconnaître les symptômes cliniques d’une souffrance psychique qu’à identifier ce qui, dans le travail, a pu conduire à cette situation. C’est pourquoi cette étude est essentielle", conclut le médecin du travail Nicolas Brosset.

*réalisée avec Ipsos et le soutien de la Fondation BTP+, auprès de 3200 Français représentatifs de la population active.

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