On ne le répètera jamais assez : attention aux informations diffusées sur internet. En matière de santé notamment, nombreuses sont les vidéos YouTube qui racontent n’importe quoi.
Absurdités
Une nouvelle étude vient ainsi d’établir que 77% des vidéos les plus populaires sur le cancer de la prostate contiennent des erreurs. Publiée dans la revue European Urology, l'étude a également révélé que 75% des prestations visuelles décrivaient en détail les avantages de divers traitements contre la maladie, tandis que seulement 53% rendaient suffisamment compte de leurs effets secondaires et des dommages potentiels. Dans la même optique, moins de la moitié des court-métrages expliquent que le choix du traitement n’est pas unilatéral et doit se faire avec le malade et le médecin.
Beaucoup d’informations diffusées sont également désuètes, recommandant par exemple souvent des traitements trop agressifs par rapport à ce qu’il se fait actuellement. Encore plus dangereux : 19% des supports YouTube proposent des thérapies alternatives ou complémentaires qui n'ont pas fait leurs preuves, allant même jusqu’à prôner des absurdités, comme l'injection d'herbes directement dans la prostate.
1,3 million de visionnages
Au total, 150 vidéos YouTube ont été passées au crible, cumulant une moyenne de 45 000 spectateurs, certaines montant jusqu’à 1,3 million de visionnages. 600 000 vidéos sur le cancer de la prostate circulent sur la plateforme de diffusion.
"Notre étude montre que les gens doivent vraiment se méfier des nombreuses vidéos YouTube sur le cancer de la prostate", a déclaré l’urologue Stacy Loeb, directrice de la recherche. "Il y a des informations précieuses, mais il faut vérifier leur source pour s'assurer qu'elles sont crédibles et se méfier de la rapidité avec laquelle les vidéos deviennent désuètes, car les directives de soins évoluent constamment avec la science", ajoute-t-elle. Parmi les sources d’informations fiables en France, on peut citer Santé publique France, la HAS, l’INCA ou encore la ligue contre le cancer.
Aborder les problématiques liées à la prostate avec son médecin
Un homme sur sept aura un cancer de la prostate au cours de sa vie. Dès l’âge de 45 ans, il faut aborder les problématiques liées à la prostate avec son médecin (en particulier pour ceux qui ne sont pas caucasiens ou qui ont déjà eu des cas de cancers dans leur famille).
"Les hommes parlent moins que les femmes quand ils rencontrent des problèmes de santé", déplore Alienor Descours de Guernon, responsable de la Movember Foundation France. "Ils consultent également beaucoup moins vite quand quelque chose ne va pas, un phénomène amplifié par la dimension toujours honteuse et taboue du cancer des testicules et de la prostate", avertit-elle.