Près d'un arrêt maladie sur quatre n'est pas suivi par les salariés, selon une nouvelle étude de Malakoff Médéric publiée ce mercredi 28 novembre. 23% des arrêts maladie prescrits en 2018 n’ont pas été respectés par les salariés, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2016. 8% des arrêts ont été pris, mais pas en totalité, et 15% n’ont pas été pris du tout.
Cette tendance est encore plus forte chez les cadres (22% ne prennent pas l’arrêt prescrit contre 11% des ouvriers) et les dirigeants (48% ne prennent pas l’arrêt prescrit contre 14% de l’ensemble des salariés).
Rechute
Près de la moitié de ces salariés (49%) disent regretter de ne pas avoir pris leur arrêt maladie a posteriori, un chiffre en hausse de 10 points depuis 2016. En effet, selon eux, ce refus a eu un impact sur leur productivité (45%), la qualité de leur travail (38%), ainsi que sur leur santé (29%) avec un rallongement de la durée de la maladie (24%) ou une rechute (22%).
Selon les salariés interrogés, moins de la moitié des arrêts maladie (39%) est liée au contexte professionnel. 30% sont liés à un contexte à la fois professionnel et non professionnel. 61% des arrêts trouvent leur origine dans la sphère personnelle exclusivement.
Troubles psychologiques
Les arrêts maladie liés au contexte professionnel sont principalement dus à des troubles psychologiques (17%) ou à des troubles musculo squelettiques (14%). Les arrêts liés à un contexte non professionnel sont dus à une maladie ordinaire (39%), des douleurs musculaires ou articulaires (16%) ou des troubles psychologiques (12%). 22% des Français actifs présentent en effet une détresse orientant vers un trouble mental, soit 1 sur 5, selon autre une étude* de la fondation Pierre Deniker. Au total, 42% des salariés interrogés en 2018 se sont vus prescrire un arrêt maladie au cours des 12 derniers mois, principalement par leur médecin traitant (72%).
Par ailleurs, la durée moyenne des arrêts longs (supérieurs à 30 jours) a augmenté de 10% entre 2012 et 2016, impactant fortement le coût des indemnités journalières. L'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et les partenaires sociaux se réunissent ces mercredi 28 et jeudi 29 novembre, avec pour objectif d'enrayer cette hausse. La semaine dernière, une étude avait chiffré à près de 108 milliards d'euros le coût de l'absentéisme.