Les diagnostics de rougeole ont augmenté de 30% partout dans le monde en 2017, par rapport à 2016. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), 110 000 décès imputables à cette maladie ont été recensés. "C’est dans les Régions OMS des Amériques, de la Méditerranée orientale et de l’Europe que les hausses du nombre de cas ont été les plus fortes".
Des flambées épidémiques dans des pays qui avaient éliminé la maladie
Depuis janvier 2018, l'Europe est en effet confrontée à sa plus importante épidémie de rougeole en 10 ans : plus de 41 000 enfants et adultes ont contracté la maladie ces derniers mois (37 en sont décédés), soit deux fois plus que sur l'ensemble de l'année 2017. Notamment parce que la couverture vaccinale n'est pas optimale. Il existe un seuil minimum de couverture vaccinale dans une population pour qu’une "protection de groupe" fonctionne et protège ceux qui ne peuvent pas être vaccinés (nouveau-nés, immunodéprimés…).
Si l'OMS s'inquiète, c'est que "des flambées prolongées sont observées dans toutes les Régions, en particulier dans des pays qui avaient éliminé cette maladie ou étaient sur le point d’y parvenir" a déclaré la Dr Soumya Swaminathan, Directrice générale adjointe chargée des programmes de l’OMS. "En l’absence d’efforts rapides pour accroître la couverture vaccinale et recenser les populations affichant des niveaux inacceptables de sous-vaccination ou non-vaccination chez les enfants, on risque de réduire à néant des décennies de progrès dans la protection des enfants et des communautés contre cette maladie dévastatrice mais parfaitement évitable", alerte-t-elle.
La vaccination, seul moyen d'enrayer la rougeole
Traditionnellement, le schéma vaccinal consiste en l’injection d’une dose de vaccin ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) à 12 mois puis d'une deuxième entre 16 et 18 mois. Pour les personnes n’ayant jamais été vaccinées contre la rougeole, un rattrapage est possible. Il consiste en l’injection de deux doses de vaccin à au moins un mois d’intervalle. En cas d’épidémie, il est possible de recevoir le vaccin jusqu’à 72 heures après avoir été en contact avec une personne souffrant de la rougeole pour éviter la survenue de la maladie.
Santé publique France rappelle "la nécessité d’une couverture vaccinale très élevée dans la population (au moins 95% avec deux doses de vaccin chez les enfants et les jeunes adultes). Une telle protection collective permettrait d’éliminer la maladie et ses complications et ainsi protéger également les personnes les plus fragiles ne pouvant être elles-mêmes vaccinées (nourrissons de moins d’un an, femmes enceintes, personnes immunodéprimées)". Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la rougeole fait partie des 11 vaccins obligatoires chez le nourrisson.
Les adultes sont aussi concernés
La rougeole est une maladie infectieuse due à un virus très contagieux qui touchait auparavant surtout les jeunes enfants à partir de 5–6 mois. Ce n’est plus le cas : un tiers des cas déclarés concerne des personnes de plus de 15 ans. Une personne malade peut en contaminer jusqu'à 20. La rougeole est 10 fois plus contagieuse que la grippe. Elle se transmet très facilement d’une personne à l’autre par l'air, lors de toux, éternuements, ou par contact avec des objets contaminés (jouets, mouchoirs…).
Souvent considérée à tort comme bénigne, "la rougeole n’est pas qu’une maladie de l’enfance, elle concerne aussi les adolescents et les jeunes adultes et peut entraîner de graves complications (pneumonies, encéphalites...) et parfois des hospitalisations", voire la mort, expliquait récemment l'Agence Régionale de Santé d'Occitanie.