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Effet Warburg

Cancer : une réduction de glucose augmente la puissance des virus oncolytiques

Par Chloé Savellon

Des scientifiques de l'Université d'Oxford testent un traitement contre le cancer chez la souris qui consiste à réduire l'apport en glucose dans les cellules cancéreuses afin d'accélérer leur destruction.

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La restriction de l'approvisionnement en glucose des cellules cancéreuses et la modification de leur capacité à le métaboliser pourraient renforcer le pouvoir des virus oncolytiques, qui représentent des armes puissantes pour détruire les cellules tumorales. 

Voici les conclusions d'une nouvelle étude menée par des étudiants de l'Université d'Oxford et publiée dans la revue Cancer Research. Les scientifiques qui ont réalisé les travaux ont analysé des cellules cancéreuses de souris situées au niveau des poumons, des ovaires, et du côlon. 

"Nos recherches en laboratoire ont montré qu'en limitant la quantité de sucre disponible pour les cellules cancéreuses, ces virus oncolytiques qui attaquent le cancer fonctionnent encore mieux", explique Arthur Dyer, auteur principal des travaux et étudiant en doctorat au département d'oncologie de l'université d'Oxford. 

"Effet Wanburg"

Les cellules saines utilisent de minuscules "centrales" internes appelées mitochondries pour convertir le glucose en unités d'énergie chimique. Cependant, pour répondre à leur plus grande demande d'énergie, les cellules cancéreuses suivent un processus plus rapide de métabolisation du glucose qui n'implique pas de mitochondries.

Cette théorie, connue sous le nom d'"effet Warburg", s'appuie sur le métabolisme des cellules cancéreuses décrites par le spécialiste Otto Warburg dans les années 1930. L'exploitation de ce caractère unique dans les cellules cancéreuses s'avère prometteuse pour la recherche de nouveaux traitements contre le cancer.

Il pourrait être possible, par exemple, de mettre au point des médicaments qui ciblent et désactivent le métabolisme du glucose dans les cellules cancéreuses sans empêcher les cellules saines de produire de l'énergie.

Accélération des virus oncolytiques

Dans leur travail sur les virus oncolytiques, Arthur Dyer et son équipe ont décidé de modifier les conditions de laboratoire pour qu'elles correspondent mieux à celles de la vie réelle, notamment en réduisant le taux de glucose dans les cellules. Ils ont découvert que les virus oncolytiques étaient beaucoup plus efficaces pour attaquer les cellules cancéreuses lorsqu'il y avait moins de glucose. Les virus se sont répliqués plus rapidement dans de nouvelles conditions.

Les signataires de l'étude suggèrent que cette découverte pourrait également améliorer les tests en laboratoire des médicaments candidats. Des recherches sont actuellement en cours pour tester l'approche "limitante de glucose" dans des essais cliniques afin de déterminer si elle pourrait être efficace chez les patients humains. 

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