Trail, marathon… Aujourd’hui, plus de 12 millions de Français chaussent régulièrement les baskets pour aller courir des distances de plus en plus longues. Pourtant, soumettre son corps à de tels efforts peut s’avérer dangereux pour les amateurs, notamment au niveau du cœur.
Tension du muscle cardiaque
"Nous supposons généralement que les coureurs de marathon sont des individus en bonne santé, sans facteurs de risque qui pourraient les prédisposer à un événement cardiaque pendant ou après une course", explique le docteur Juan Del Coso, directeur de l’étude. "Mais quand on manque d'entraînement approprié, courir des courses d'endurance plus courtes permet de réduire la tension imposée au myocarde" conseille-t-il.
Les performances de 63 sportifs du dimanche ont été analysées par des chercheurs espagnols. Trois groupes ont couru sur trois distances différentes : un marathon (43 km), un semi-marathon (21 km) et une course 10 km. Résultat : la tension du muscle cardiaque était trop importante chez ceux qui avaient couru le marathon.
Se soumettre à des examens poussés
Les taux de deux protéines - la troponine I et la troponine T - étaient plus élevés après que les coureurs aient terminé un marathon complet, comparativement à un demi-marathon et à une course de 10 km, tout comme les autres biomarqueurs du stress cardiaque.
"Bien que la libération de troponines cardiaques après l'exercice ne soit pas nécessairement le signe d'un dysfonctionnement cardiovasculaire, la concentration plus élevée de troponines cardiaques après le marathon reflète un stress cardiaque supérieur à cette distance de course", décrit précisément l’étude. Pour éviter un accident cardio-vasculaire (infarctus, AVC… ), il est donc essentiel de passer la visite médicale et de se soumettre à des examens plus poussés en cas d'antécédent familiaux ou après 35 ans.
Un marathon peut aussi abîmer les muscles et le cartilage, provoquer une insuffisance rénale aiguë, déclencher une inflammation de la paroi digestive ou encore affaiblir le système immunitaire.