La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a été lancée en octobre dernier. Le vaccin est souvent critiqué et son efficacité varie contre la grippe banale, mais pas contre les formes graves : chaque année, 80 à 90% des personnes hospitalisées à cause de la grippe ne sont pas vaccinées. Le vaccin vise donc à protéger les plus fragiles, comme les personnes âgées, car chaque année plusieurs milliers de personnes sont hospitalisées, et dans certains cas, la maladie conduit au décès.
Une étude menée par des chercheurs mexicains montre que le poids a un impact sur le risque d’hospitalisations : les personnes en sous-poids et celles qui sont en obésité morbide ont plus de risque d’être hospitalisées. Les résultats de leur étude ont été publiés dans Influenza and Other Respiratory Viruses.
Une courbe en "U"
L’étude s’est intéressée à six hôpitaux mexicains, où ils ont pu consulter les données de 4 778 personnes admises après des symptômes grippaux, enregistrées entre 2010 et 2014. Lorsqu’ils ont réalisé un graphique, avec les résultats en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC) des malades hospitalisés, ils ont constaté que la courbe faisait un "U" : le risque d’hospitalisation est donc très élevé chez les personnes avec un IMC faible ou à l’inverse très élevé. Mais pour les personnes avec un IMC dans la moyenne, le risque est modéré.
L’IMC est défini par le poids divisé par la taille au carré, il est dit normal lorsqu’il est compris entre 18,5 et 24,9. On parle d’obésité lorsqu’il dépasse 30, et de maigreur lorsqu’il est inférieur à 18,5. Les chercheurs précisent que l’IMC influe sur la sévérité de la maladie mais pas sur le risque de la contracter. Ce constat est valable pour la grippe et pour les autres maladies respiratoires comme le coronavirus, le rhinovirus ou encore le métapneumovirus.
La grippe tue
Chaque hiver en France, entre 2 et 8 millions de personnes contractent la grippe. Les personnes de plus de 65 ans, les nourrissons, les malades chroniques ou les personnes immunodéprimées sont les plus fragiles. Chez ces personnes, la grippe peut provoquer des complications graves comme des pneumonies, des exacerbations de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou de mucoviscidose. L’an dernier, la grippe saisonnière a fait 17 000 morts en France.