Comment passer outre une épreuve psychologiquement difficile ? Une recherche récente suggère qu’il faudrait juste laisser faire sa conscience et son cerveau. Des scientifiques de l’université de Columbia aux Etats-Unis ont constaté que certaines personnes sont capables de bloquer des pensées de manière inconsciente. Ce processus pourrait à terme être néfaste pour la santé mentale.
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— Columbia Engineering (@CUSEAS) 11 décembre 2018
Une stratégie d’évitement
Après un évènement difficile, comme la perte d’un proche, les psychologues constatent que leurs patients ont recours à plusieurs techniques pour tenter d'aller mieux, comme l’évitement de la douleur. Cette dernière consiste à faire des efforts répétés pour arrêter de penser à la personne disparue. De précédentes recherches avaient montré que cette stratégie repose sur un contrôle de l’environnement extérieur, mais aucun scientifique n’était parvenu jusqu’ici à montrer que cela pouvait aussi permettre de contrôler les pensées négatives.
Un processus inconscient et pas toujours utile
L’équipe scientifique, composée de médecins psychiatres et d’ingénieurs, a suivi 29 personnes endeuillées. "Le principal challenge de notre étude était de "regarder sous le capot" de l’esprit errant d’une personne pour comprendre les processus par lesquels ils parviennent à contrôler leur conscience", détaille Noam Schneck, l’autre principal de l’étude. En utilisant l’imagerie par résonance magnétique, les chercheurs sont parvenus à déterminer quand est-ce qu’un certain processus mental se déroule dans le cerveau des participants. Ils ont constaté que ceux qui ont le plus recours à l’évitement de la douleur, parviennent à utiliser leur contrôle attentionnel pour empêcher les images de la personne disparue d’atteindre leur conscience.
"Même s’ils n’en n'ont pas conscience, ceux qui pratiquent l’évitement de la douleur contrôlent activement leur état mental, si bien que les pensées spontanées à la perte de l’être cher ne pénètrent pas dans leur conscience". Cela a tendance à fatiguer mentalement les individus, et ces personnes craquent régulièrement. "En dehors de notre pleine conscience, nous sommes en permanence en train d’étudier nos expériences mentales pour décider de ce que l’on laisse atteindre notre conscience et ce que l’on bloque. Mais ce processus n’est pas toujours utile", conclut Noam Schneck. Ces découvertes pourraient toutefois permettre de trouver de meilleures thérapies médicamenteuses pour aider les personnes en deuil.