Le diabète empêche petit à petit les personnes âgées de parler, selon une nouvelle recherche publiée dans Diabetologia. Plus précisément, en cinq ans, le diabète de type 2 a été associé à une diminution de la mémoire et de la fluidité verbale. "Un tel déclin cognitif peut correspondre à un début de démence", précisent les auteurs de l’étude.
Mémoire et fluidité verbale
L'équipe a recruté 705 personnes âgées de 55 à 90 ans. 348 d’entre elles étaient atteintes de diabète, les autres non. Au cours des cinq années de suivi, tous les malades ont passé trois IRM cérébrales et trois évaluations de leurs capacités cognitives. Des associations significatives entre le diabète et un déclin plus marqué de la mémoire et de la fluidité verbale ont alors été identifiées.
Néanmoins, les chercheurs n’ont pas trouvé ce qu’ils imaginaient. Ils notent : "contrairement à nos hypothèses et aux résultats des études précédentes, le taux d'atrophie cérébrale n’explique pas les associations entre le diabète de type 2 et le déclin cognitif". Et déduisent : "il est possible que l’accumulation de maladies vasculaires cérébrales soit le bon facteur explicatif."
Atrophie cérébrale
Etant donné que les diabétiques souffraient d’atrophie cérébrale dès le début de l’expérience, il se pourrait qu’elle naisse en fait plus tôt, vers 40 ans. Si tel est le cas, les interventions médicales destinées à lutter contre cet effet secondaire du diabète devraient commencer bien avant que ce qui se fait actuellement.
Des recherches antérieures avaient déjà montré que le diabète pouvait doubler le risque de démence chez les personnes âgées. Un Français sur dix est atteint de diabète, et entre 500 000 et 800 000 diabétiques ignorent qu’ils sont malades. Un chiffre élevé qui montre qu’il ne faut pas attendre pour effectuer des tests diagnostics. Les premiers signes d’apparition de cette maladie seraient détectables 20 ans avant les premiers symptômes : une augmentation de la glycémie à jeun, de l’indice de masse corporelle (IMC) et une altération de la sensibilité à l’insuline.
Une mauvaise utilisation de l’insuline
Le diabète de type 2, ou diabète gras, apparaît généralement à l'âge adulte chez des personnes en surpoids. Il représente 90% des cas de diabète et traduit une mauvaise utilisation de l’insuline par le corps : c’est la résistance à l’insuline. Il touche en priorité des personnes de plus de 40 ans, mais commence à se voir chez certains adolescents obèses.